La France a mis fin à la vignette sur les médicaments en 2014. Le Royaume-Uni, lui, a décidé de la remettre en avant. Pour les patients britanniques, la facture sera communiquée en même temps que l’ordonnance. En effet, le service national de santé (NHS) a annoncé de nouvelles mesures d’économies. Pour éviter le gâchis de médicaments, le pays va jouer la carte de la responsabilité.
« Financé par le contribuable britannique. » Cette nouvelle étiquette s’affichera aux côtés du prix de tous les médicaments vendus au Royaume-Uni et pris en charge par le NHS. Les médecins pourront aussi annoncer le prix de tout médicament dont le tarif dépasse les 20 livres (28 euros).
L’objectif, pour le gouvernement britannique, est clair : il faut inciter les patients à aller au bout de leur traitement et à jeter moins de comprimés. Car la facture est salée à la fin de l’année : les médicaments gaspillés coûtent 300 millions de livres (422,3 millions d’euros) par an à l’Etat, même si la majorité sont rapportés en pharmacie.
Lutter contre l’antibiorésistance
Pour pousser les Britanniques à terminer leur traitement, le NHS joue la carte de la responsabilité. Ces deux mesures visent donc à livrer une image plus précise de ce que coûtent les maladies au système national. Les autorités espèrent même un effet « boule de neige » : si les malades achèvent leur traitement, l’antibiorésistance pourrait reculer.
En effet, lors d’une infection bactérienne, les bactéries, qui n’ont pas été éradiquées par les antibiotiques, continuent leur action et développent une résistance à la molécule administrée.
Dans un discours, le secrétaire d’Etat à la Santé Jeremy Hunt a lui aussi joué sur la fibre patriotique : « Le service de santé gratuit n’existe pas : tout ce qui fait la fierté du NHS est financé par le contribuable, et chaque penny que nous gaspillons augmente les dépenses du patient à travers les hausses d’impôts et la dégradation des services », a-t-il déclaré. Les économies ont aussi un rôle non négligeable : si les Britanniques sont assez observants, les économies pourront avoisiner le milliard de livres.