De l’art d’attraper des coups de soleil. Aussi absurde que cela puisse paraître, de jeunes Américains se laissent brûler la peau sous un soleil cuisant dans un objectif purement esthétique. Cette mode, le « Sunburn Art », attise les inquiétudes des dermatologues.
L'art de se détruire
Sur les réseaux sociaux, les clichés de ces peaux rougies et striées se multiplient. Pour obtenir ces motifs, les jeunes placent sur eux un calque sur lequel ils étalent de la crème solaire selon les formes désirées. Le résultat est haut en couleur…
Ces tatouages éphémères s’inspirent d’une œuvre photographique de l’artiste américain Dennis Oppenheim, réalisée en 1970. A l’époque, l’artiste visait davantage une quête spirituelle qu’un look mi-cru mi-cuit, mais la mode étant ce qu’elle est, les adolescents ont perçu dans cette démarche une manière originale de décorer leur corps… Et également de l’abîmer.
Surrisque de mélanome de 80 %
Face au succès de la tendance, dont témoignent les réseaux sociaux, les dermatologues américains tentent d’alerter la population sur la dangerosité de cette pratique. En effet, les personnes qui s’y adonnent sont tentées de s’exposer longuement au soleil, afin de renforcer le contraste de couleurs et de s’assurer du bon résultat du tatouage. Or, une telle exposition sans crème solaire – ou très peu – augmente considérablement les risques de cancer de la peau.
Ainsi, dans les pages du magazine Time, la Skin Cancer Foundation « recommande fortement » d’éviter de tomber dans le piège du coup de soleil artistique. « Les coups de soleil ne sont pas seulement douloureux, ils sont aussi dangereux et lourds de conséquences, écrit la fondation. Ils endommagent l’ADN, accélèrent le vieillissement de la peau et augmentent le risque de cancer de la peau au cours de la vie. Subir cinq coups de soleil ou plus au cours de sa jeunesse augmente le risque de mélanome de 80 %. » Certes, on peut vouloir mourir pour la beauté de l’art, mais il semble tout de même idiot de subir un cancer pour une fleur éphémère sur sa peau.