Les krachs boursiers seraient-ils liés aux hormones des traders ? C’est en tout cas ce que suggère une étude britannique publiée ce jeudi dans la revue Scientific Reports. Menés par des chercheurs de l’Imperial College London, ces travaux indiquent que la testostérone et le cortisol pourraient être des explications à la volatilité des marchés financiers.
« Nous estimons que les fluctuations hormonales peuvent nous aider à mieux comprendre les décisions des traders, particulièrement durant des périodes d’instabilité financière », indique le Dr Carlos Cueva, un des principaux auteurs du département d’économie à l’université d’Alicante.
142 traders volontaires
Pour leurs travaux, les chercheurs ont simulé un parquet de la bourse dans un laboratoire. Un protocole original auquel se sont prêtés 142 hommes et femmes. Lors d’une première expérience, les volontaires, divisés en groupes de 10, ont simulé une journée de travail. Selon l’analyse des prélèvements de salive, ceux ayant les taux les plus élevés de cortisol avaient plus tendance à prendre des risques. Ces taux élevés étaient associés à une instabilité des prix.
Puis, dans une deuxième expérience, les chercheurs ont administré à 75 hommes de la testostérone, du cortisol ou un placebo. Les deux hormones augmentaient le goût du risque chez les traders. Le cortisol semble toutefois jouer directement sur la prise de risques, alors que la testostérone semble augmenter l’optimisme des traders concernant l’évolution des prix.
Reproduire en conditions réelles
« Nous avons uniquement regardé l’effet quasi immédiat de ces hormones en laboratoire. Il serait très intéressant de mesurer le niveau hormonal des traders en situation réelle, mais aussi de voir combien de temps durent les effets », commente le Dr Ed Roberts, un des auteurs principaux, du département de médecine à l’Imperial College London.
Des chercheurs de l’université de Cambridge se sont notamment penchés sur le sujet. Leur étude parue en avril 2008 dans la revue scientifique PNAS montrait à l’époque que les jours où les traders réalisaient le plus de bénéfices correspondaient à ceux où leurs taux de testostérone étaient les plus élevés.