Fin mai 2014, le Dr Pierre Lockert-Delpuech, médecin à Plouray (Morbihan), avait invité ses patients à un pot de départ. Après plus de trente-huit ans de bons et loyaux services, il est remplacé par le Dr Dan Viorel, en provenance de Roumanie. Ce généraliste vient d'être suspendu par le Conseil de l'Ordre des Médecins de ce département breton.
Dans cette affaire révélée par Ouest France, on sait que, depuis le début de la semaine dernière, l'unique cabinet médical de Plouray, 1 100 habitants, a fermé ses portes. « Le Dr Dan Viorel a cessé son activité. Ses patients sont invités à récupérer leur dossier médical », annonce brièvement un communiqué de la mairie.
On apprend ensuite qu'après quinze mois d'exercice, le Conseil départemental de l'Ordre des Médecins du Morbihan a décidé de suspendre son droit d'exercer.
Dix-huit mois de suspension
Ce même Conseil qui, en avril 2014, avait pourtant donné son feu vert pour qu'il exerce à Plouray. « Le niveau général de ses connaissances a finalement été jugé insuffisant », a indiqué au quotidien régional le maire de Plouray, Michel Morvant. Plus en détail, il a précisé que l'Ordre l'avait suspendu pour dix-huit mois, « lui demandant de suivre une formation complémentaire, puis de repasser un examen. Ce qu'il se refuse à faire. »
Pour conclure, l'élu a rappelé qu'il « avait fait appel à un cabinet de recrutement », afin de faire venir ce médecin. Une démarche qui lui a tout de même coûté la somme de 12 000 €. A présent, le maire cherche donc à nouveau un médecin, pour éviter que la commune ne redevienne un désert médical. « Les praticiens les plus proches sont à une dizaine de kilomètres. Nous ne baisserons pas les bras », a-t-il conclu.
La forte affluence des médecins roumains
Pour rappel, entre 2007 et 2014, les effectifs des médecins titulaires d’un diplôme de Roumanie qui exercent en France ont augmenté de 520 %, d'après le rapport 2014 du CNOM intitulé « Les flux migratoires et trajectoires des médecins ». Les médecins titulaires d’un diplôme belge occupent la deuxième place avec 19 % des effectifs des diplômes européens inscrits au tableau de l’Ordre (+16 %).
Enfin, concernant les diplômes extra-européens, 39,7 % ont obtenu leur diplôme en Algérie (+36 % en 7 ans). Cependant, l'institution affirme toujours que les médecins à diplôme étranger ne permettent pas de résoudre les problèmes de démographie médicale que connaissent certains territoires français.