Ses motifs élégants et son intérêt pour la recherche médicale feraient presque oublier qu’il est dangereux. Une espèce venimeuse de cône marin détient peut-être la recette d’une prochaine classe de médicaments. Des chercheurs australiens publient dans la revue de l’Académie américaine des sciences, PNAS, les résultats de leurs derniers travaux. De nouvelles toxines ont été identifiées. Et elles ont le potentiel de traiter les douleurs, mais aussi le cancer.
Ce gastéropode qui fait rêver la science ne se trouve que dans les mers à l’est de la côte australienne. Il se cache parmi 700 espèces de cônes marins. Celui qui intéresse l’équipe de l’université du Queensland, le Conus episcopatus, est un prédateur capable de piquer l’homme. Son venin contient des milliers de toxines. Certaines n’avaient jamais été précisément analysées.
Pour la première fois, grâce à un nouvel outil, il a été possible d’examiner la composition exacte des différentes protéines, ainsi que leur activité.
Au total, 6 molécules pourraient aboutir à une piste thérapeutique. « Nous espérons que ces structures récemment découvertes permettront la mise au point de nouveaux médicaments qui pourront être utilisés pour traiter la douleur, le cancer et d’autres maladies », explique le Pr Paul Alewood, principal auteur de l’étude. En effet, certaines des conotoxines identifiées dans cet article contiennent des peptides que l'on retrouve dans des médicaments déjà sur le marché.
Il faudra maintenant démontrer que ces nouvelles molécules sont efficaces chez l’homme. Sur ce terrain, l’espoir est permis : une étude présentée en 2014 a suggéré que les conotoxines avaient un pouvoir analgésiant 100 fois plus puissant que la morphine, sans les effets secondaires.