Les parents de Vincent Lambert, qui sont contre l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de leur fils en état végétatif depuis sept ans, ont essuyé un nouveau revers ce lundi. La Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) a en effet refusé de réviser sa décision favorable à l'arrêt des soins sur ce patient.
Et ce mercredi, c'est L'Obs qui révèle un nouveau rebondissement dans cette affaire ; il pourrait bien marquer son épilogue. Une lettre recommandée a été reçue mardi par l'ensemble des membres de la famille de Vincent Lambert, les convoquant tous le 15 juillet, au CHU de Reims, pour discuter (avec l'équipe médicale) de l'avenir de leur proche. Est-ce pour transférer ce patient dans un autre service, comme le réclament maintenant ses parents ? Un protocole de fin va-t-il démarrer ? Pourquoidocteur apporte des éléments de réponse.
Une procédure collégiale « accélérée »
D'après une source proche du dossier, plus rien ne s'oppose désormais à ce que les traitements qui maintiennent en vie ce patient soient arrêtés. « Aujourd'hui, explique ce professionnel de santé, l'équipe médicale conduite par Daniela Simon, en charge de Vincent Lambert, s'inscrit dans une procédure en vue d'un arrêt des soins. Comme il n'y a pas d'éléments nouveaux dans ce dossier, et compte tenu de l'avis confirmé de la CEDH, et de la dernière expertise de neurologues, il serait très étonnant que ces médecins n'aboutissent pas aux mêmes conclusions que celles du Dr Eric Kariger ».
Un état de santé qui empire
Pour toutes ces raisons, une procédure collégiale (conformément à la loi Leonetti sur la fin de vie) « accélérée devrait être engagée ». Et lors de ce conseil de famille, Daniela Simon aurait même l'intention d'apporter aux parents de Vincent Lambert de nouvelles preuves médicales pour confirmer l'état incurable de leur fils.
D'ailleurs, son état se serait aggravé, va tenter de démontrer cette praticienne. Un récent examen ORL (par laryngoscopie indirecte) aurait confirmé que les troubles de la déglutition du malade empirent. « Maintenant, il a même des troubles de déglutition avec sa salive, à l'origine de fausses routes », affirme-t-on.
Enfin, Daniela Simon va « sans doute » rappeler aux parents les 13 témoignages des anciens camarades de promotion de l'Institut de formation en soins infirmiers de Laon (Aisne), où Vincent Lambert a étudié, relatant des propos émis par ce dernier à l'occasion de stages sur la fin de vie, les soins palliatifs ou le grand handicap. Dedans, l'homme affirmait clairement que, « si une telle situation devait lui arriver, il préférerait partir ».
Un dernier avis neurologique pour apaiser
Dans un souci d'apaisement, l'équipe médicale de Reims aurait également l'intention de commander un dernier avis à un neurologue parisien. Le dernier en date, mené par les Prs Marie-Germaine Bousser, Jacques Luauté et Lionel Naccache, avait confirmé l'irréversibilité des lésions cérébrales de Vincent Lambert.