Les victimes d’accidents cardiovasculaires (AVC) souffrent d’une détérioration brutale de leurs fonctions cognitives encore perceptible 6 ans plus tard, révèle une vaste étude américaine publiée ce mardi dans la revue JAMA.
Les chercheurs de l’université de médecine du Michigan ont obtenu ces résultats en suivant pendant plusieurs années 24 000 hommes et femmes de plus de 45 ans, âge à partir duquel commence le déclin cognitif. Ce suivi a consisté à mesurer les fonctions cognitives et intellectuelles des participants avant et après la survenue d’une attaque cérébrale. Au cours de l’étude, 515 personnes ont été touchées par un AVC et y ont survécu.
Les scientifiques se sont alors aperçus que l’AVC provoquait des lésions accélérant l’apparition du déclin cognitif. Selon l’étude, les victimes ont présenté des difficultés à organiser leurs pensées et activités, à hiérarchiser les tâches ou à prendre des décisions. Les capacités d’apprentissage et la mémoire verbale sont également impactées. Ces effets négatifs se poursuivent sur le long terme.
Améliorer la qualité de vie des victimes
« Notre étude a de potentielles répercussions pour la pratique clinique, la recherche, mais aussi la politique de santé, affirment les auteurs. Même si les recommandations de bonne pratique conseillent de réaliser des évaluations cognitives avant de laisser partir le patient de l’hôpital, nos résultats suggèrent que les victimes d’AVC doivent être suivies durant plusieurs années. »
Chaque année en France, plus de 130 000 personnes sont touchées par un AVC, soit 1 personne toutes les 4 minutes. Dû à l’obstruction d’un vaisseau irrigant le cerveau, l’AVC est la première cause de handicap acquis chez l’adulte, la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer et de mortalité. Mieux comprendre les conséquences de l'AVC afin de mieux les appréhender est donc un défi majeur pour améliorer la qualité de vie de milliers de personnes.