L’hôpital Di Venere di Carbonara, à Bari, dans les Pouilles (Italie), subit une épidémie de gale telle que le service de cardiologie a dû fermer ses portes. Dix médecins et infirmières ont été infectés la semaine dernière, auxquels se sont ajoutés quinze nouveaux cas suspects parmi les professionnels de santé depuis ce week-end. Les urgences ont également été suspendues.
Le premier cas a été détecté ce jeudi. Selon la presse locale, les professionnels de santé ont réalisé qu’ils étaient infectés alors que l’épidémie s’était déjà répandue dans le service de cardiologie, sans toutefois faire de cas parmi les patients.
Confinement à domicile
L’Azienda Sanitaria Locale, l’équivalent de l’Agence régionale de santé, a mis en place un dispositif pour protéger les employés. Quinze cas ont été transférés au cours du week-end dans les autres hôpitaux de la province. Soixante médecins, infirmières et stagiaires ont subi des examens médicaux ainsi qu’un traitement prophylactique, afin d’éviter l’émergence et la propagation de la maladie. Les patients du service et leur entourage ont également été traités.
« Les personnes infectées ont des lésions minimes, a indiqué le directeur médical de l’hôpital, cité par le journal La Repubblica, Domenico Labate. Parfois, il peut s’agir d’une simple piqûre d'insecte avec une rougeur plus perceptible ».
Par « mesure de précaution », l’hôpital a tout de même confiné à domicile les patients traités par prophylaxie. L’absence de personnel soignant a conduit l’hôpital à prendre la décision de clore le service jusqu’à nouvel ordre – une quinzaine de jours, selon les prévisions de la direction.
Pour les syndicats, cette épidémie témoigne de graves manquements dans les hôpitaux italiens, soumis à des restrictions budgétaires. La Confederazione Generale Italiana del Lavoro (CGIL) a ainsi dénoncé la « dégradation » des conditions de travail, avec des pénuries de personnel qui auraient mené à des failles au niveau des règles d’hygiène.
Recrudescence en France
La France a elle aussi connu un épisode similaire à l’été 2013. A l’hôpital de Montbéliard (Doubs), une dizaine de professionnels de santé avaient été infectés et 300 personnes avaient dû subir un traitement préventif. Selon les dermatologues et les Agences régionales de santé, la maladie serait en forte recrudescence sur le territoire.
La gale est due à un parasite microscopique de la famille des acariens, le sarcopte. Bien que très contagieuse et quelque peu impressionnante, elle reste bégnine. Après la contamination, le parasite pond des œufs dans des galeries qu’il creuse sous la peau. Les larves deviennent adultes en 2 à 3 semaines et se reproduisent, entamant un nouveau cycle d’extension de la maladie. Les symptômes se réfèrent à des démangeaisons intenses et des lésions cutanées. Le prurit est dû à une réaction allergique au sarcopte et à ses déjections. En général, le visage et le dos sont épargnés.