La chaleur, les eaux bleues, le sable fin… Chaque été, les zones tropicales font rêver et voyager des millions de Français. La plupart ramènent des souvenirs de leurs vacances. Certains sont plus tenaces que d’autres. Un vacancier sur deux revient des zones tropicales avec des entérobactéries multi-résistantes, d’après une étude française publiée dans Clinical Infectious Diseases.
Les entérobactéries sont de petits organismes présents naturellement dans notre tube digestif. Certaines sont inoffensives, d’autres peuvent provoquer des infections graves. Lorsqu’elles résistent aux antibiotiques, la menace est encore plus importante. Pour vérifier l’ampleur de ce phénomène, une équipe du CHU Bichat-Claude-Bernard (Paris) a mené une étude auprès de 824 voyageurs.
La diarrhée facilite l’infection
Une semaine avant leur départ pour l’Afrique subsaharienne, l’Asie ou l’Amérique du Sud, les participants ont rempli un questionnaire médical et ont fourni un prélèvement de leurs selles. Ils ont reproduit le protocole 3 jours après leur retour. Ceux qui présentaient des symptômes ont recommencé jusqu’à disparition des traces de bactéries. Au total, 51 % des vacanciers ont acquis une entérobactérie multi-résistante. Les personnes au retour d’Asie sont les plus touchées (72 %).
L’acquisition des entérobactéries est facilitée par la prise d’antibiotiques, la survenue d’une diarrhée au cours du voyage et du type de voyage. L’étude révèle que les voyages « ouverts » sont plus à risque que ceux fermés, du type voyage vacances. La bonne nouvelle, c’est que 95 % des voyageurs évacuent spontanément des bactéries dans les 3 mois suivant leur retour.