En 2014, une étude du National Center on Birth Defects and Developmental Disabilities, aux Etats-Unis, a montré que la prise d’antidépresseurs pendant le premier semestre de grossesse pouvait avoir pour conséquence une hyperactivité de l’enfant. La dernière étude en date, publiée dans le British Medical Journal (BMJ) par une équipe de ce centre, se concentre, quant à elle, sur le lien potentiel entre antidépresseurs et malformations. Pour certains médicaments, il existerait un risque plus élevé de donner naissance à un enfant souffrant d’anencéphalie (malformation crânienne), ou d’une autre anomalie au niveau de ses organes vitaux.
La fluoxétine et la paroxétine
Les chercheurs ont étudié le cas de 17 952 mères, ayant eu un enfant souffrant d’une malformation congénitale, et de 9 857 mères, ayant donné naissance à un enfant sain, entre 1997 et 2009. L’idée était de voir si, parmi les enfants ayant subi ce type de malformation, les mères avaient pris des antidépresseurs pendant la grossesse, et de quel type.
Deux molécules ont ainsi été identifiées comme porteuses de risques : la fluoxétine (Prozac) et la paroxétine (Deroxat). Dans le premier cas, l'étude suggère que le médicament pourrait favoriser les malformations crâniennes et cardiaques de l’enfant. Dans le second, malformations cardiaques, cérébrales, crâniennes ainsi que de la paroi abdominale pourraient être liées à la prise d’antidépresseurs.
Le risque d'une malformation cardiaque
Néanmoins, il ne faut pas être alarmiste. Si un lien a certes été identifié, la probabilité de voir son enfant développer une anomalie, lorsque l’on prend des antidépresseurs, reste particulièrement faible.
Ainsi, une anencéphalie est seulement constatée dans 2 à 7 cas pour 10 000 naissances. Le risque de développer une malformation cardiaque serait, lui, compris entre 10 et 24 pour 10 000.
Des résultats encore peu significatifs, en tout cas pour pousser les médecins à prescrire un arrêt de traitement aux femmes enceintes. Des études complémentaires devront être menées, pour bien identifier, lorsqu’un cas de malformation se présente, la part de responsabilité imputable aux médicaments.