L’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) veut tirer des leçons pratiques du crash de l’Airbus A320 de la Germanwings en mars dernier. L’enquête a révélé que le copilote, Andreas Lubitz, avait volontairement écrasé l’avion dans les Alpes françaises. Le groupe de travail, formé par la Commission européenne, était chargé de mettre en lumière les failles qui ont pu mener à une telle tragédie. Le rapport rendu ce 17 juillet émet des recommandations qui permettraient d’éviter qu’elle ne se reproduise.
Dès les premières étapes de son évaluation, le groupe de travail a mis en évidence des lacunes dans le suivi médical du personnel de cabine. « Des acteurs clés de l’aviation et de la médecine ont travaillé de concert au sein de ce groupe, précise Patrick Ky, directeur général de l’Agence dans un communiqué. Ce rapport est le résultat d’une analyse approfondie avec des recommandations pratiques, afin qu’une telle tragédie ne se reproduise pas. L’AESA est prête à prendre les mesures nécessaires. »
Les mesures recommandées par le groupe de travail sont au nombre de six. La première a déjà été mise en place de manière temporaire dès le mois de mars : un pilote ne devrait jamais rester seul dans le cockpit. Ce principe « devrait être maintenu », selon le rapport.
Un réseau de surveillants médicaux
Le rapport conseille aussi de systématiser l’évaluation psychologique avant l’embauche d’un pilote. Une mesure qui risque d’être limitée si elle n’est pas doublée d’un suivi régulier. En effet, avant son suicide, Andreas Lubitz avait consulté plus de 40 médecins. Avant même son embauche, une dépression avait été diagnostiquée.
Les auteurs du rapport sont bien conscients de cela : ils recommandent aussi la mise en place d’un « réseau de surveillants médicaux » et d’une banque de données médicales pour les pilotes. Un système de soutien devrait aussi leur être proposé. Sans surprise, les experts se positionnent en faveur d’un contrôle aléatoire de la consommation de drogue ou d’alcool.
La Commission européenne doit maintenant décider si cet ensemble de mesures sera appliqué de manière contraignante. Violeta Bulc, Commissaire européen aux Transports, a rappelé que « la sécurité des citoyens européens est au cœur de la politique de transport de la Commission (…). Si des améliorations doivent être apportées aux règles européennes de sécurité et de sûreté, ou dans leur mise en œuvre, dans le but de prévenir de futurs accidents, nous prendrons toutes les mesures nécessaires à un niveau européen. »