Voilà qui devrait apporter de l’eau au moulin des détracteurs du gaz de schiste. Une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS One et menée par les Universités de Pennsylvanie et de Columbia, alerte sur les taux d’hospitalisation des populations situées à proximité des sites de fracturation hydraulique.
Ce procédé implique l’utilisation d’un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques afin de fracturer la roche et d’extraire le gaz et le pétrole de schiste. Les scientifiques se sont penchés sur le lien entre l’intensité de cette activité et le recours aux structures de soins entre 2007 et 2011 dans trois comtés de Pennsylvanie, dont l'un témoin.
Troubles cardiovasculaires, neurologiques…
Selon leurs conclusions, fondées sur l’analyse des données de santé de 198 000 patients, les zones qui se situent à proximité des sites d'extraction présentent des taux d’hospitalisation supérieurs à celles qui en sont éloignées. Et le nombre de séjours hospitaliers augmente en fonction de la concentration du nombre de puits dans la zone étudiée.
Ainsi, dans les aires à forte activité, les taux de visite à l’hôpital sont majorés de 27 % concernant des problèmes cardiaques. Globalement, dans les communes situées à proximité des puits, les hospitalisations sont plus fréquentes qu’ailleurs, sur une période courte au cours de laquelle l'activité s'est fortement accrue. Les pathologies en hausse sont d’ordre cardiovasculaire, mais aussi neurologique, urologique et dermatologique. Au contraire, dans le comté témoin, où la fracturation hydraulique n’est pas employée, les taux d’hospitalisation sont restés stables.
Produits toxiques, bruit, stress
Selon les chercheurs, ces travaux ne permettent pas d’établir un lien de causalité entre les hospitalisations et la proximité aux sites de fracturation hydraulique. D’autres études sont nécessaires pour évaluer l’impact exact direct de cette méthode sur la santé. Toutefois, les scientifiques formulent une hypothèse. « A ce stade de la recherche, nous pensons que les résidents sont exposés à de nombreux produits toxiques, au bruit et à des facteurs de stress liés à la fracturation hydraulique à proximité de leur maison, ce qui augmente les taux d’hospitalisation », conclut Reynold Panettieri, professeur de médecine à l’Université de Pennsylvanie.