Au Soudan du Sud, la situation est plus que jamais préoccupante. A la famine qui menace un tiers des habitants, et aux conflits sanglants qui font rage dans ce nouvel Etat africain, s’ajoute une épidémie de choléra meurtrière.
Au moins 39 personnes sont mortes sur un total de 1 212 cas diagnostiqués, alerte l’OMS, qui précise que l’épidémie se déplace de la capitale, Juba, vers l’Etat voisin du Jonglei, particulièrement touché par la guerre civile. L’épidémie a officiellement été déclarée le 23 juin par le ministère de la Santé. Le premier cas a cependant été recensé dans un camp des Nations unies de Juba le 18 mai. Ces structures, installées à travers le pays, servent de refuge à plus de 166 000 Sud-Soudanais qui fuient les combats.
"Les habitants boivent l'eau du Nil"
Pour le moment, les cas sont en très grande majorité concentrés autour de Juba, mais un décès a été enregistré à Bor, la capitale de l’Etat du Jonglei, une ville aujourd’hui sous contrôle du gouvernement mais complètement en ruine après avoir changé de main à plusieurs reprises pendant la guerre.
Les efforts pour juguler le choléra sont freinés par l'inflation galopante et la « mauvaise situation économique », estime le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), cité par l’AFP. « Beaucoup de gens ne peuvent même pas s'acheter de l'eau potable », précise l'Ocha, qui ajoute que de nombreux habitants boivent directement l'eau du Nil.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par un micro-organisme, le vibrion cholérique, qui peut provoquer la mort en quelques heures en l'absence de traitement. Il se propage facilement, notamment dans les zones dépourvues d'infrastructures de base – eau propre, toilettes, assainissement – telles que les bidonvilles ou les camps de réfugiés, souvent surpeuplés.
La lutte contre cette épidémie est d’autant plus urgente que 2 millions de personnes ont été chassées de chez elles en raison de la guerre civile. Une campagne de vaccination a été lancée par l'OMS dans les camps du pays.