A quai, un bateau de croisière pollue autant qu’un million de voitures en marche. Voici l’accablant constat de l’association France Nature Environnement (FNE), qui a mesuré, avec l’ONG allemande Nabu, les niveaux de particules fines dans l’air du port de Marseille en début de semaine.
Villages flottants
L’association s’est concentrée sur la pollution émise par ces gigantesques navires, véritables villes flottantes qui peuvent transporter jusqu’à 6 000 voyageurs et 2 000 membres de personnel naviguant.
Dans les ports, ces paquebots ne coupent pas leurs moteurs. Faute d’une alimentation suffisante à quai, ils les font tourner en continu pour fournir leurs passagers en électricité et en climatisation, ou encore pour faire fonctionner les cuisines des restaurants. Au détriment de la qualité de l’air...
60 000 microparticules par cm3
Ainsi, ce mardi, le nombre de particules extrafines mesuré près du terminal de croisière du port s’élevait à 60 000 par cm3, selon l’association qui pointe les risques sanitaires et écologiques liés à ces moteurs de bateaux, dont les émissions sont particulièrement chargées en souffre du fait du fioul qui les alimente. Par comparaison, ce chiffre s’élève à 3 000 par cm3 au parc du Pharo, près du Vieux-Port.
Selon Le Parisien, les gestionnaires du port installeront, d’ici à l’automne, un dispositif d’alimentation électrique pour éviter de faire tourner les moteurs. Pour l’association, qui mène des actions de sensibilisation depuis lundi dans le port, la mesure n’est pas suffisante. Des filtres à particules fines doivent être installés, estime-t-elle, quoique la mesure la plus efficace consisterait à changer de carburant.