Autoriser un traitement, une opération ou même la fin de l’aide respiratoire… Tous les ans, ces thématiques font les titres. Mais quelles sont les conséquences pour les proches qui doivent prendre une décision pour le patient hospitalisé ? D’après une étude parue dans Critical Care Medicine, 4 personnes sur 10 souffrent d’un syndrome de stress post-traumatique.
Soixante-dix-sept personnes ont accepté de répondre aux questions des chercheurs de l’université Case Western Reserve (Cleveland, Ohio, Etats-Unis). Toutes ont dû prendre une décision médicale pour un proche en réanimation ou en soins intensifs. Dans les 3 à 5 jours suivant l’hospitalisation, des entretiens ont été organisés avec ces participants.
Les réponses distinguent trois types de réactions. La première consiste à s’adapter émotionnellement. Les personnes concernées recherchent du soutien auprès d’autrui, ne dramatisent pas leur situation et tentent de positiver. La deuxième réaction se manifeste par une recherche de solutions : les gens cherchent des informations et développent une stratégie de décision. Le troisième groupe se distingue par une forme d’évitement ou de déni de la situation. Généralement, les personnes tentent de réduire leur mal-être par des médicaments ou de l’alcool. « Nous utilisons toutes ces méthodes à un moment où un autre, explique Amy Petrinec, principal auteur de l’étude. Mais en général, les gens utilisent une stratégie dans une situation particulière. »
Le syndrome post soins intensifs
30 jours après l’hospitalisation, les chercheurs ont de nouveau rencontré les participants pour voir si leur situation avait évolué. Un dernier entretien a été organisé à 60 jours. Il a permis d’évaluer la présence de stress post-traumatique.
La façon de gérer la prise nécessaire de décision est un facteur prédictif de PTSD. 42 % des participants à l’étude ont présenté des signes significatifs. Parmi eux, les personnes en déni étaient les plus nombreuses.
Selon les chercheurs, ces résultats plaident en faveur d’un meilleur soutien des familles de personnes hospitalisées. Toute personne suivie en soins intensifs bénéficiera d’une prise en charge psychologique, afin d’éviter le « syndrome post soins intensifs ». Ce type de soins devrait aussi être proposé aux proches, estime Amy Petrinec. De tels résultats plaident aussi en faveur d’un usage plus large des directives anticipées, qui facilitent la prise de décision pour les proches.