De l’activité physique pour se protéger de la maladie d’Alzheimer. Le concept est apparu récemment et il a été largement approfondi lors du Congrès annuel de l’Alzheimer’s Association (AAIC). Plusieurs études démontrent l’intérêt d’une pratique modérée en prévention du déclin cognitif, mais aussi pour limiter son évolution. Pourquoidocteur fait le point avec le Pr Philippe Amouyel, médecin de santé publique et président de la Fondation Alzheimer.
Une amélioration des symptômes
Des marqueurs tels que l’hypertension artérielle sont depuis longtemps associés à un risque de développer la maladie d’Alzheimer. « En analysant l’ensemble des facteurs de risque cardiovasculaires, on s’est rendu compte que la sédentarité était un facteur qui avait le même impact. Les gens beaucoup plus sédentaires que d’autres avaient tendance à développer une maladie d’Alzheimer plus tôt », souligne le Pr Philippe Amouyel.
Une série d’essais cliniques évaluant le lien de causalité de l’activité physique avec la maladie d’Alzheimer et d’autres démences a été présentée. L’une d’entre elles s’est intéressée à l’évolution de la maladie chez 200 personnes. La moitié des participants a pratiqué une activité 60 minutes trois fois par semaine. Leurs symptômes se sont améliorés.
Moins de protéines toxiques
Un petit essai a également démontré que, chez des malades d’Alzheimer, une activité d’intensité modérée réduit la concentration de protéine tau dans le liquide céphalo-rachidien et améliore le flux sanguin dans les centres de la mémoire et de l’analyse des informations.
Dans la démence vasculaire également la pratique physique se montre bénéfique : un rythme de 60 minutes trois fois par semaine améliore à la fois la fonction cognitive et l’efficience du cerveau.
Un effet préventif
« Les premières études montrent qu’il y a un bénéfice (à pratiquer une activité physique) même lorsqu’on a commencé à développer les premiers signes de la maladie. Si on veut s’en protéger de manière plus efficace, il faut commencer beaucoup plus tôt », précise le Pr Amouyel. En effet, une étude épidémiologique a montré que les personnes les plus sédentaires – dépensant moins de 300 kcal par séance de sport – sont les plus à risque de déclin cognitif vers 60 ans.
Cet ensemble d’études avance donc une piste d’intervention préventive. Il faudra à présent reproduire ces résultats au sein de populations plus larges.
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