Les mauvaises habitudes de vie impactent la santé cardiovasculaire, ce qui nuit à la santé du cerveau. D’après une étude parue dans Radiology, quatre facteurs de risque cardiovasculaire spécifiques sont liés à une perte de volume de plusieurs régions du cerveau impliquées dans la mémoire.
L’équipe de l’université du sud de la Californie (Etats-Unis) a suivi 1 629 personnes – dont 805 sont âgées de moins de 50 ans. Ces participants se sont rendus à un examen médical préliminaire et à une visite de suivi sept ans plus tard, qui inclut un test cognitif et une IRM cérébrale.
Les chercheurs ont pu identifier quatre facteurs de risque cardiovasculaire spécifiques : consommation d’alcool, tabagisme, obésité, diabète. Ils ont également décrit précisément leur lien avec le volume de trois régions cérébrales impliquées dans la mémorisation : l’hippocampe, le précunéus et le cortex cingulaire postérieur. « Nous savons déjà que les facteurs de risque vasculaire endommagent le cerveau et peuvent entraîner un déclin cognitif, admet le Dr Kevin King, co-auteur de l’étude. Mais nos résultats nous donnent une idée plus concrète de la relation entre les facteurs de risque vasculaire spécifiques et la santé du cerveau. »
Des signes prédictifs
La combinaison alcool/diabète est associée à une réduction du volume total du cerveau. Tabagisme et obésité sont liés à une réduction du volume du cortex cingulaire postérieur, impliqué dans la récupération des souvenirs, le comportement émotionnel et social. L’hippocampe, lui, est affecté par l’alcool et le tabac.
Selon les aires touchées et l’âge auquel surviennent les dégâts, il est possible de prédire le risque d’Alzheimer. Avant 50 ans, une réduction du volume du cortex cingulaire postérieur peut indiquer un développement de la maladie. Après 50 ans, des dommages sur l’hippocampe et le précunéus sont des signes prédictifs.
« Nous n’avons pas de traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer, il faut donc se concentrer sur la prévention. A l’avenir, nous pourrons fournir aux patients des informations utiles et pratiques sur l’impact des différents facteurs de risque sur la santé du cerveau au cours d’imageries cliniques de routine », conclut le Dr Kevin King.