En janvier 2014, près de 58 000 étudiants se sont sont inscrits en première année commune aux études de santé dite « PACES ». Cela, dans 30 unités de formation et de recherche (UFR) en France. Cette réforme mise en place à la rentrée universitaire 2010 regroupe désormais les quatre filières de : médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique.
Quel profil ont ces étudiants qui rêvent de devenir médecin ou professionel de santé ? Quel a été leur parcours sur les bancs de la faculté ? Toutes ces questions trouvent une réponse ce jeudi.
Le taux de réorientations, d’abandons à 63 %
Dans un rapport publié aujourd'hui, la Drees (1) révèle par exemple que, parmi les étudiants inscrits pour la première fois en PACES en 2010-2011 et ayant validé leur premier semestre, seuls 37 % ont intégré une deuxième année d’études médicales en 1-2 ans.
Des études de médecine pour 22 % d'entre eux, de pharmacie pour 9 %, d’odontologie pour 3 %, ou encore de maïeutique pour les 3 % restants. Ce taux global est de trois points plus élevé que celui observé l’année précédant la mise en place de la PACES.
Pour l'expliquer, les auteurs de ces travaux évoquent notamment les « réorientations plus fréquentes prévues par la réforme de la PACES pour les étudiants en difficulté dès la fin du premier semestre ».
Pourtant, au final, « même en tenant compte des possibilités de redoublement », il faut bien constater que 63 % des inscrits en première année commune aux études de santé de 2010-2011 n’accèdent pas, au bout de deux ans, à l’année supérieure de formation d’une des quatre professions médicales.
Conclusion, les études médicales restent toujours aussi sélectives dans l'Hexagone. L'afflux de jeunes qui partent étudier la médecine en dehors de la France, en Roumanie notamment, ne semble donc pas prêt de s'arrêter.
Des étudiants en majorité issus de milieux favorisés
Par ailleurs, la réforme de la PACES n’a pas modifié les caractéristiques sociodémographiques des étudiants de première année, dont l’origine sociale est marquée par une « surreprésentation des classes favorisées ».
Trois sur dix ont, par exemple, des parents cadres supérieurs ou exerçant une profession libérale, tandis que 10 % sont des enfants d’ouvriers.
Pour les étudiants inscrits en PACES, ce constat s'est encore exacerbé : quatre étudiants sur dix sont issus des classes sociales les plus favorisées. Les études en santé restent donc parmi « les formations les plus clivées socialement, derrière les classes préparatoires aux grandes écoles où cette proportion s’élève à la moitié », d'après la Drees.
Plus inquiétant peut-être, parmi les inscrits en première année, un enfant de cadre a deux fois plus de chances qu’un enfant d’ouvrier d’intégrer une deuxième année, cet écart s’élevant même à 2,5 pour les études de médecine, alors que les chances de réussite sont comparables pour le concours de sages-femmes. « Des constats équivalents sont établis depuis vingt ans », précise toutefois la Direction.
Les futurs professionnels de santé seront surtout des femmes
Enfin, plus en détail, la Drees souligne qu'en maïeutique, les étudiants admis sont désormais presque exclusivement des femmes.
Une féminisation de la profession médicale qui semble toucher toutes les filières, puisqu'en deuxième année d’études médicales, « les femmes restent majoritaires, quelle que soit la filière, avant ou après la mise en place de la réforme de la PACES », indique la Drees. La féminisation semble seulement « en léger recul en deuxième année de pharmacie et d’odontologie », conclut-elle.
(1) Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques