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QUESTION D'ACTU

Stimulation électrique non invasive

Lésions médullaires : 5 paraplégiques bougent à nouveau leurs jambes

Ils ont retrouvé une mobilité partielle. 5 hommes paraplégiques sont parvenus à bouger leurs jambes grâce à une stimulation électrique transcutanée.

Lésions médullaires : 5 paraplégiques bougent à nouveau leurs jambes Neuromuscular Research Laboratory/UCLA




Remuer la jambe, voire marcher, après une blessure de la colonne vertébrale, c’est un rêve de plus en plus tangible. Une équipe russo-américaine est parvenue à restaurer la mobilité d’hommes totalement paralysés des jambes. Pour cela, les experts ont mis en place une stimulation électrique transcutanée. Ils publient leurs résultats dans le Journal of Neurotrauma.

Une stimulation stratégique

C’est une petite percée, mais porteuse d’un espoir immense. Cinq hommes totalement paralysés des jambes sont parvenus à les bouger à nouveau, et ce, sans intervention chirurgicale. Comme l’explique Victor Reggie Edgerton, qui co-signe la publication, « beaucoup d’individus blessés à la colonne vertébrale ont déjà subi de nombreuses interventions, et certains ne seront pas capables d’en subir une autre. » La stimulation transcutanée propose donc une solution alternative, non invasive. Cette étude avait pour but de démontrer son efficacité.

Dans le cadre de cette étude, les patients ont bénéficié pendant 18 semaines d’une séance hebdomadaire de 45 minutes. Des électrodes ont été placées à des endroits stratégiques de leur dos. En complément de la stimulation, un entraînement physique était dispensé : les jambes des participants ont été bougées manuellement. L’objectif était de savoir si cette combinaison augmentait l’amplitude du mouvement volontaire.

Les quatre dernières semaines de l’étude, les participants ont reçu de la buspirone. Cet anxiolytique mime l’action de la sérotonine et des études ont montré qu’il induit le mouvement chez des souris blessées à la colonne vertébrale.

Réveiller des connexions dormantes

Les participants étaient allongés et leurs jambes retenues par des harnais fixés au plafond. Cette approche permet d’éviter de subir la gravité. Au départ de l’étude, seuls des mouvements involontaires des jambes ont eu lieu, suite à la stimulation transcutanée. Mais avec le temps, les participants sont parvenus à les susciter par eux-mêmes. Les mouvements gagnent alors en amplitude, comme le montre une vidéo réalisée lors des essais.


Au bout de 4 semaines, les hommes ont doublé l’amplitude de leurs mouvements au cours de la stimulation. A la fin de l’étude, ils étaient même capables de bouger leurs jambes sans aide. « C’est comme si nous avions réveillé certains réseaux de telle sorte que, une fois que les individus ont appris comment les utiliser, ils deviennent indépendants de la stimulation », résume Victor Edgerton.

Les participants ne sont pas encore capables de supporter leur propre poids. Mais l’équipe est enthousiaste : les quatre hommes qui ont bénéficié d’une stimulation épidurale en 2011 y sont parvenus.

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