Qu’ils préfèrent Tchaïkovski, Ray Charles ou les Beatles, les chirurgiens ont raison d’opérer en musique. D’après une étude publiée dans Aesthetic Surgery Journal, passer de la musique au bloc aurait tendance à améliorer le geste chirurgical et à l’accélérer.
15 chirurgiens plastiques ont participé en aveugle à cette étude. Les chercheurs leur ont apporté des pieds de porc, achetés en supermarché, et leur ont demandé de refermer des incisions pratiquées au préalable. En effet, c’est le modèle qui se rapproche le plus de la peau humaine.
Dans un premier temps, certains chirurgiens ont opéré en silence, d’autres en musique. Le lendemain, l’expérience a été reproduite dans l’autre sens. « Nous avons admis que nos sujets pouvaient s’améliorer la seconde fois simplement grâce à la répétition, explique le Dr Shelby Lies, co-auteur de la publication. Cet effet est réduit en répartissant au hasard les résidents entre une première phase avec ou sans musique. »
Plus précis et plus rapides
Le temps nécessaire pour effectuer une suture est 7 % plus court lorsque le résident préfère écouter de la musique. Le bénéfice augmente avec l’expérience du chirurgien : le temps est réduit de 8 % pour les chirurgiens juniors, de 10 % pour les seniors. Et ce gain de temps est précieux, comme le précise le Dr Lies : « Passer moins de temps au bloc opératoire peut se traduire par une réduction significative des dépenses, particulièrement lorsque refermer la plaie représente une part majeure de l’intervention, comme lors d’une abdominoplastie. Passer plus de temps sous anesthésie générale augmente aussi le risque d’événement indésirable pour le patient. »
Les médecins qui opèrent en musique ont aussi un geste plus élégant. Un panel de chirurgiens plastiques a jugé à l’aveugle la qualité des sutures. Les plus « belles » étaient réalisées par les mélomanes.