La lutte contre la fièvre hémorragique Ebola avance à grands pas ! Depuis début avril 2015, un essai clinique de phase III mené en Basse-Guinée évalue un candidat-vaccin contre la maladie. Le 31 juillet, des résultats préliminaires sur son efficacité ont été publiés dans The Lancet. En plus de protéger les individus à 100 % contre la fièvre hémorragique virale, « VSV-EBOV » pourrait bien établir une protection collective.
« C’est une avancée prometteuse », avait aussitôt réagi Margaret Chan, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et les progrès sur ce produit ne s'arrêtent pas là, puisque dans son édition du 4 août 2015, le journal Lancet Infectious Diseases publie de nouveaux résultats d’ un autre essai clinique mené en Suisse. Les chercheurs suisses sont parvenus à déterminer la dose optimale du vaccin.
A la recherche de la dose optimale
Pour enrayer l'épidémie en Afrique de l’Ouest, l'OMS a en effet demandé, en août 2014, aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) de réaliser l'un des premiers essais cliniques avec le vaccin expérimental « VSV-ZEBOV ». Dans ces travaux, les volontaires (des adultes en bonne santé) qui ont reçu 300 000 particules vaccinales (au lieu de 10 ou 50 millions injectés dans la première phase de l’étude), ont eu moins de réactions inflammatoires telles que fièvre ou courbatures.
Par contre, les inflammations articulaires et cutanées observées chez certains sujets sont restées similaires, en intensité et en durée, à celles observées avec les doses élevées.
La stratégie d'une dose élevée validée
Dans un communiqué de presse, les HUG rapportent ainsi que « de façon remarquable », le vaccin « VSV-ZEBOV » a induit des anticorps chez plus de 9 volontaires sur 10, même à la faible dose vaccinale. Cependant, ils précisent que ces taux d’anticorps sont restés « plus faibles ». « Le taux d’anticorps nécessaire à protéger contre le virus Ebola n’est pas encore connu, puisque toutes les personnes vaccinées dans l’essai de Guinée ont été protégées. Tant que ce taux n’est pas connu, il vaut mieux utiliser une dose élevée de vaccin », conclut le Pr Claire-Anne Siegrist, cheffe du centre de vaccinologie des HUG. « Le suivi des participants se poursuivra donc pour déterminer la durée de protection », rajoute-t-elle.
« Quant aux recherches en laboratoire, elles s’orientent désormais sur l’analyse détaillée des réponses générées par VSV-ZEBOV chez l’être humain dans le cadre d’un grand projet financé par l’Union européenne et piloté par Claire-Anne Siegrist, professeure à l’Université de Genève et directrice du Centre collaborateur de l’OMS en vaccinologie », conclut le communiqué de presse.