Il existe certains paradoxes difficiles à admettre. Aux Etats-Unis, l’un des pays les plus riches de la planète, qui se dispute avec la Chine le titre de première puissance mondiale, le taux de mortalité infantile reste désespérément élevé.
Les nouveaux chiffres publiés par le National Center for Health Statistics confirment une tendance déjà connue. Parmi toutes les nations dites développées, les Etats-Unis sont le pays où les nouveau-nés meurent le plus. Six sur mille (5,96 ‰) décèdent dans la première année de leur vie, soit trois fois plus qu’au Japon et en Norvège, et deux fois plus qu’en Allemagne et en Italie, selon des données de 2013 issues de la Banque Mondiale. La France, elle, enregistre un taux de 4 ‰ (3 ‰ selon l'Insee).
Naissances prématurées
Ce taux ne s’est pas infléchi depuis l’année précédente, notent les auteurs, bien que la tendance soit à la baisse depuis une décennie (-13 %). La mortalité infantile est particulièrement marquée dans certains Etats, dont l’Alabama, le Mississipi et la Louisiane.
Les anomalies congénitales restent la principale cause de mortalité, mais les auteurs relèvent un nombre significatif de décès de bébés prématurés et en sous-poids. « En 2013, 36 % des décès d’enfants étaient liés à des naissances prématurées et 15 % à des causes classées sous la catégorie ‘mort subite et inattendue du nourrisson’ », précisent les chercheurs.
Selon l’étude, il existe une différence considérable entre les différentes communautés qui composent les Etats-Unis. Ainsi, les taux de mortalité les plus élevés ont été relevés parmi les Noirs non-Hispaniques (11,11 ‰), tandis que les Cubains enregistrent les taux les plus faibles (3,02 ‰).
Situation sociale, âge de la mère
Dans leurs travaux, les auteurs évoquent plusieurs facteurs de décès, dont l’âge de la mère au moment de la naissance, qui augmente les risques lorsqu’il est inférieur à 20 ans et supérieur à 40 ans. L’accès aux soins des personnes défavorisées constitue aussi un obstacle qui accroit les risques, ainsi que la situation de la mère au moment de la naissance. En effet, les mères célibataires ont davantage de risques de perdre leur nouveau-né, selon les chercheurs, qui expliquent cette donnée par la potentielle « absence de ressources financières, sociales et émotionnelles » liée au célibat.