Le développement d’un test diagnostique universel du virus de l’herpès devrait s’accélérer dans les années qui viennent, selon des chercheurs des universités de Johns Hopkins et Harvard. Les résultats prometteurs de travaux récents, publiés cette semaine dans le Journal of Virology, permettraient également la mise au point d’un vaccin. Deux avancées porteuses d’espoir.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 400 millions de personnes dans le monde sont infectées par le virus Herpes simplex de type 2 (HSV-2) qui se transmet principalement au cours des rapports sexuels. Une infection qui augmente le risque de contracter le SIDA. L’autre virus, le HSV-1, responsable du « bouton fièvre », provoque également l’herpès génital. Deux virus qui peuvent être transmis à l’enfant lors de l’accouchement.
Pour détecter le virus de l'herpès, le test utilisé actuellement identifie une glycoprotéine spécifique du virus HSV-1. Et alors qu’il détecte avec précision le virus aux Etats-Unis et en Europe, il échoue en Afrique. Un défaut majeur lié au développement initial du test. De fait, pour le mettre au point, les chercheurs ont séquencé le génome d’un virus retrouvé chez des patients européens. Or, les souches présentes en Afrique ne partagent pas les mêmes caractéristiques. Les tests s’avèrent donc inutiles sur le continent africain, région du monde où le virus HSV-2 est plus présent.
De nouvelles pistes pour un vaccin
Pour révéler ces différences, des chercheurs américains de l’université Johns Hopkins ont conduit deux études en parallèle. La première avait pour but le séquençage du virus HSV-2, et la seconde portait sur l’analyse de glycoprotéines spécifiques à HSV-2, cibles potentielles de plusieurs vaccins-candidats.
Après avoir comparé génétiquement plus de 30 souches du virus HSV-2, les chercheurs ont remarqué que ce dernier était génétiquement moins diversifié que HSV-1. Une découverte importante pour le développement futur de vaccins.
Grâce à leur seconde étude, les chercheurs ont pu déterminer comment un test universel, détectant les deux virus, pouvait être développé. Pour cela, ils ont comparé 36 souches de virus HSV-2 à 26 souches de virus HSV-1. « A partir de ce travail, nous pourrons développer un test détectant une glycoprotéine commune aux deux souches et présente dans le monde entier, évitant ainsi les erreurs de diagnostic », explique Thomas Quinn, responsable de ces travaux.