- Les acides gras saturés augmentent le cholestérol, lequel augmente le risque de maladies cardiovasculaires
- Les acides gras trans augmentent de 28 % le risque de décès suite à une pathologie coronarienne
- Il existe deux types d'acide gras trans : ceux d'origine animale et ceux d'origine industrielle. Ces derniers sont associés à un risque accru de pathologies cardiaques
Depuis plusieurs années, des articles scientifiques et des avis d'experts tentent de réhabiliter les graisses saturées. Un propos justement soutenu par une étude canadienne parue ce mardi dans le British Medical Journal. Elle suggère ainsi que les acides gras trans seraient associés à un risque accru de décès et de maladies coronariennes alors que les acides gras saturés ne favoriseraient pas les accidents cardiovasculaires et les maladies cardiaques, selon une étude canadienne parue ce mardi dans le British Medical Journal.
Cette méta-analyse, réalisée par des chercheurs de l’université McMaster et l’université de Toronto, ne montre, en effet, aucune relation entre un apport important d’acides gras saturés – retrouvés dans le beurre, le lait ou la viande – et le risque de décès toutes causes confondues. Elle n’identifie pas non plus de lien entre ces acides gras et les maladies coronariennes, cardiovasculaires ou les accidents cardiovasculaires ischémiques.
Les acides gras saturés et cholestérol
Toutefois, les scientifiques n’ont pas pu exclure avec certitude une augmentation du risque de décès suite à une coronaropathie. Ils n’ont pas non plus montré qu’un régime riche en acides gras saturés réduit le risque cardiovasculaire.
« Au vu de ces résultats, on pourrait imaginer que les acides gras saturés n’influencent pas le métabolisme lipidique et donc n’ont pas d’effets délétères sur l’appareil cardiovasculaire, ce qui est faux ! Les graisses saturées augmentent le cholestérol, ce qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires », rappelle le Dr Boris Hansel, endocrinologue et nutritionniste à l’hôpital Bichat-Claude Bernard (Paris).
Deux types d'acides gras trans
En revanche, l’étude confirme que les acides gras trans, notamment ceux d’origine industrielle, sont néfastes pour la santé de nos artères. Les données collectées suggèrent en effet que les biscuits, plats cuisinés et autres margarines issus de l’industrie agroalimentaire augmentent de 34 % le risque de mortalité toutes causes confondues, de 28 % le risque de décès suite à une pathologie coronarienne et de 21 % le risque de développer cette maladie cardiaque. Aux Etats-Unis, l'impact nocif des acides gras trans est loin d'être pris à la légère. L'Agence sanitaire américaine, la FDA, a en effet interdit leur utilisation dans les produits alimentaires. Les fabricants ont maintenant 3 ans pour s'en débarasser.
Trouver des alternatives
« Depuis des années, il est recommandé de diminuer le gras. Les acides gras trans ne présentent aucun bénéfice pour la santé et leur consommation a des effets néfastes, mais le cas des acides gras saturés est moins évident, commente Russel de Souza, responsable de ces travaux. Cela étant, nous ne défendons pas une hausse du seuil maximal recommandé d’apport en acides gras saturés puisque nous n’avons pas la preuve qu’une quantité plus élevée serait bénéfique. »
Pour le Dr Boris Hansel, les recommandations émises actuellement ne doivent pas être remises en cause. « Nous savons aujourd’hui que le plus important n’est pas d’éliminer simplement un nutriment mais de le remplacer par un autre. Ainsi, au lieu de se demander s’il faut diminuer les apports en graisses saturées, il faut se demander par quoi nous pouvons les remplacer », explique le spécialiste. Par exemple, pour diminuer son apport en acides gras saturés, les experts préconisent de se tourner vers les acides gras insaturés sources d’oméga-3 et 6 qui améliorent le taux de cholestérol et la santé cardiaque. Ainsi, remplacer le beurre par de l’huile d’olive ou un morceau de bœuf par un filet de saumon permet d’adopter une alimentation moins grasse et plus saine.
Dans cet esprit de recherche d’une alternative moins grasse, les chercheurs canadiens insistent sur l’intérêt de mener des travaux supplémentaires, notamment sur les acides gras mono-insaturés qui semblent réduire le mauvais cholestérol (LDL- cholestérol) tout en remontant le bon (HDL-cholestérol).