Près de vingt ans après la mise sur le marché du Viagra, l’Agence américaine du médicament (FDA) a autorisé ce mardi celle du premier traitement contre la dysfonction sexuelle chez la femme.
Cette autorisation fait suite au feu vert donné en juin dernier par un Comité consultatif de l’Agence. Sur les 24 membres, 18 experts ont voté en faveur de la commercialisation de la flibansérine produite par le laboratoire Sprout Pharmaceuticals. Celui-ci avait déjà déposé deux dossiers en 2010 et 2013 auprès de la FDA. Mais les experts avaient jugé les effets secondaires trop importants et potentiellement dangereux.
De fait, les essais cliniques rapportent des nausées, des cas d’évanouissements, un risque de somnolence et de baisse de la tension artérielle, ce qui augmente le risque de chute. Ces effets seraient même aggravés par la consommation d’alcool, la pilule contraceptive ou le fluconazole, un médicament contre les mycoses vaginales.
Un lobby puissant
Les experts ont donc exigé que de nouveaux essais soient réalisés et que ces effets secondaires soient indiqués clairement sur la notice. Toutefois, parmi les spécialistes ayant voté oui, certains ont émis quelques réserves sur l’efficacité de la pilule rose qui devrait être prescrite aux femmes non ménopausées souffrant d’un manque de désir sexuel. Dans certaines études contrôlées contre placebo, les femmes prenant de la flibansérine ne déclaraient pas forcément avoir plus de rapports sexuels satisfaisants.
Pour certains, le lobby intensif et les pétitions signées par plus de 50 000 femmes ont pu conduire à ces avis favorables donnés sans grande conviction. En effet, des associations féministes s’étaient réunies à plusieurs reprises pour dénoncer une inégalité homme-femme et souligner qu’aucune solution n’est proposée aux femmes. C'est dire si le premier médicament aphrodisiaque féminin est attendu.