Le moustique tigre prend ses quartiers à Paris. Dans un communiqué, la Ville fait savoir qu’un promeneur a détecté sa présence dans le Parc Floral, situé dans le 12e arrondissement de la capitale. Une enquête menée par l’Entente Interdépartementale de Démoustication (EID) a confirmé les soupçons du lanceur d’alerte.
Implantation "récente"
La municipalité se veut malgré tout rassurante : « L’implantation dans le parc est récente et par conséquent très modérée ; elle s’avère localisée aux abords de trois points humides très éloignés des habitations. Aucun autre espace vert de la capitale n’est touché », précisent les auteurs du communiqué.
Le moustique tigre, ou aedes albopictus, a également été détecté dans des jardins ouvriers à Créteil, dans le Val-de-Marne, a fait savoir l’ARS (Agence Régionale de Santé) Ile-de-France. L’insecte, présent dans 7 régions en France métropolitaine, représente un danger pour l’homme, puisqu’il est vecteur de maladies virales telles que la dengue et le chikungunya. Pour le moment, aucun cas autochtone n’a été déclaré en Ile-de-France. Il s’agit donc d’éviter que cela ne se produise.
Source : InVs
Démoustication
Une opération de démoustication a été lancée ce mercredi soir dans le parc parisien. A nouveau, la Ville de Paris veut apaiser les craintes des habitants. « Ce traitement, qui s’applique dans un espace limité, est un exercice parfaitement maîtrisé et qui ne revêt pas de danger particulier, écrit-elle. Les produits utilisés, dûment homologués pour cette application, comportent les mêmes composants que ceux que l’on trouve en pharmacie et dans le commerce ».
Toutefois, un insecticide reste un insecticide et il est peu recommandé d’en respirer les vapeurs. Affirmer que le traitement ne revêt aucun « danger particulier » peut en effet sembler un peu cavalier. En avril, l'OMS a classé comme cancérigène l'un des produits utilisés pour éradiquer le moustique tigre, le malathion. En Guyane, son utilisation a dû être suspendue.
A l’été dernier, une opération de démoustication avait suscité l’inquiétude de la population de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), qui s’interrogeait sur les risques sanitaires et l’impact des produits chimiques sur les potagers. A l’époque, comme le raconte le journal l’Indépendant, l’ARS avait expliqué que le traitement de Lutte antivectorielle (LAV) utilisé pour éradiquer l’insecte était un dérivé des produits antipuces utilisés sur les animaux domestiques, qui peut provoquer, chez certains, « une irritation oculaire passagère ».
Pulvérisation de nuit
En tout cas, malgré l’absence de « danger particulier », la Ville de Paris et l’EID ont pris soin de pulvériser les pesticides lors des heures de fermeture du parc. « L’intervention se déroulera à partir de 22h, un horaire spécialement choisi pour permettre la diffusion et la dégradation des produits avant la réouverture au public jeudi matin. La bonne configuration du site, ajoutée au repérage précoce du moustique tigre, vont permettre une élimination la plus exhaustive possible, avec l’objectif d’une éradication complète de l’espèce sur ce lieu », écrit la mairie. La même intervention a été menée dans les jardins ouvriers de Créteil.
Paris et le Val-de-Marne se situent au niveau 0b du Plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue, rappelle l’ARS Ile-de-France. Une plateforme en ligne permet aux habitants de signaler la présence de moustiques-tigres.
