Il y a plus d'un an, une aide financière était accordée à un homme, dont l’électrosensibilité avait été reconnue comme handicap. Il avait pu acheter du matériel afin de se protéger. Ce jour-là, il s'agissait en fait du premier accord à l'amiable sur le sujet entre un électrosensible et une administration spécialisée (Maison départementale des personnes handicapées de l'Essonne).
Mais ce mardi, c'est la justice française qui, pour la première fois, reconnaît l'existence d'un handicap grave dû à l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. L'annonce vient d'être faite par l'association Robin des Toits qui milite pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil.
L'allocation "adulte handicapé" attribuée
Un récent jugement du « Tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse » admet, en effet, après expertise médicale, que la plaignante, Marine Richard, souffre du syndrome d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques dont « la description des signes cliniques irréfutables ».
Dans ce jugement, il est estimé que sa déficience fonctionnelle est de 85 % « avec restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi ». La justice française a donc décidé de lui accorder, en conséquence, le droit à une allocation "adulte handicapé" pour trois ans, éventuellement renouvelable, sous forme d’aide technique et d’aménagement de son logement.
Interrogé par Le Parisien, Etienne Cendrier, porte-parole de l'association Robin des Toits, estime que « cette reconnaissance par la justice est une grande première en France ».
Pour rappel, Marine Richard, 39 ans, avait déposé un recours en avril 2014 contre une décision de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes en situation de handicap de l'Ariège. Cette ancienne journaliste y vit recluse dans les montagnes en raison de ses troubles qui durent depuis 2010. Ceux-ci se traduisent par des maux de tête, picotements, troubles du sommeil, etc.
La France mène l'enquête sur les ondes
De son côté, la communauté médicale reste encore divisée sur l'électrosensibilité. Si la Suède reconnaît cette pathologie et la considère comme un handicap, en France, ce n'est pas le cas, malgré ces deux cas récents. Cependant, une étude clinique a été lancée en 2012 suite au Grenelle des ondes. Et une vingtaine de centres prenant en charge des électrosensibles participent à cette étude.
Selon le dernier rapport de l’Anses (1) sur le sujet, les radiofréquences émises par les téléphones portables et les box wifi n’ont pas d’effet sanitaire avéré, mais le risque de tumeur cérébrale à long terme pourrait être augmenté chez les utilisateurs intensifs de mobiles.
(1) L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail