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Tests en cours sur des animaux

Grippe : l'espoir d'un vaccin universel

Par Antoine Costa

Le jeu de hasard qui a lieu tous les ans autour du vaccin contre la grippe pourrait prendre fin. Deux équipes ont démontré l'efficacité d'un vaccin universel sur des modèles animaux.

Bebeto Matthews/AP/SIPA

Bientôt fini le pari annuel sur les souches de la grippe qui seront en circulation ? C'est en tout cas ce que laissent espérer deux études publiées dans les prestigieuses revues scientifiques Science et Nature Medicine. Tous les ans, au mois de février, un groupe d'experts se réunit pour choisir la composition du vaccin pour l'hiver suivant. Mais un vaccin universel pourrait apparaître un jour. Les deux équipes rapportent qu'un produit à l'essai immunise complètement les souris et les singes. Les furets sont en partie protégés contre plusieurs souches du virus grippal.

 

Cibler une région stable du virus

Aujourd’hui, l’une des problématiques majeures concernant le virus de la grippe est sa capacité à muter très rapidement en permanence. Ces modifications affectent le plus souvent les protéines de surface du virus.
Pour mettre au point le vaccin universel, les chercheurs se sont concentrés sur l’une d’elles : l'hémagglutinine. Cette protéine permet au virus de se fixer à la cellule hôte et de l’infecter. Il en existe 16 sous-types numérotés de H1 à H16. Une variabilité surtout localisée au niveau de la « tête » de la protéine. C’est pourquoi les deux équipes ont ciblé la tige, une région stable.

L’équipe de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses de Bethesda, qui a publié son étude dans Nature Medicine, a associé la tige de l'hémagglutinine provenant du virus H1N1 à des nanoparticules. L’injection de ce vaccin chez la souris a déclenché la production d’anticorps conférant une protection totale à la souris et partielle au furet.

Des résultats à confirmer

En parallèle, l’équipe néerlandaise du Crucell Vaccine Institute, qui a publié ses travaux dans Science, a modifié la configuration de la tige de l'hémagglutinine afin de lui conférer une plus grande stabilité. Administré à la souris, leur vaccin candidat appelé mini-HA a suscité une production importante d’anticorps dirigés contre cette partie de la protéine. Les résultats suggèrent par ailleurs que le vaccin a conféré une protection optimale contre la souche H1N1 et H5N1 du virus grippal. Chez le singe, l’injection a provoqué la production d’anticorps à des niveaux élevés et a permis de faire baisser la fièvre après exposition au virus H1N1, comparé au groupe contrôle.

Bien que ces résultats soient accueillis favorablement par les experts, ces derniers restent prudents. Ils rappellent que des travaux supplémentaires devront montrer l’efficacité de ce vaccin contre d’autres souches du virus grippal ainsi que son efficacité chez l'ëtre humain.