Lancée fin juin sur la plateforme mondiale Change.org par une étudiante parisienne de 19 ans, une pétition demandant à la marque Tampax de préciser la composition de ses tampons sur leurs emballages a dépassé les 40 200 signatures. Elle suscite en France un débat grandissant dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Mélanie Doerflinger a lancé sa pétition après avoir découvert l’existence du syndrome de choc toxique (SCT), potentiellement causé par un composant des tampons hygiéniques, et qui a valu à l’Américaine Lauren Wasser, 27 ans, d’être amputée d’une jambe.
Une infection rare mais dangereuse
Causé par une bactérie (TSST-1), le SCT est une maladie infectieuse, qui, même si elle est très rare et peu connue, peut être mortelle. La bactérie, identifiée en 1978 après une épidémie aux Etats-Unis, pénètre dans le sang. L’infection évolue très rapidement, jusqu’à atteindre un ou plusieurs organes (reins, foie, poumons) qui peu à peu cessent de fonctionner. Un tampon seul ne suffit pas à libérer la toxine, il faut déjà être porteur de la bactérie. Cependant, les tampons, composés de fibres synthétiques, peuvent favoriser son développement et entraîner un SCT.
« Devons-nous attendre que d'autres femmes subissent le même sort que cette mannequin américaine ? », s’interroge Mélanie Doerflinger, qui constate : « J'ai beau chercher sur les emballages des produits de la marque Tampax que j'ai chez moi et ceux vendus au supermarché, impossible de trouver une information concernant la composition des produits. Ont-ils des choses à cacher dans les compositions de leurs produits ? Y a-t-il un ou des ingrédients dangereux pour nous, utilisatrices de ces produits ? »
La réponse de Tampax
Et à force d’interpeller la multinationale Procter & Gamble sur les réseaux sociaux, et grâce à sa pétition, la jeune étudiante a obtenu, le 25 août, une réponse d’une porte-parole de Tampax, qu’elle raconte dans une mise à jour envoyée récemment à ses soutiens.
« La nouvelle responsable communication de Tampax vient de me téléphoner. La demande a été prise en compte. L'excuse qu'elle m'a fournie sur le fait de la non visibilité de la composition : "Il n'y a pas la place sur les packings". En tout cas, elle sait que tant que je ne vois pas par moi-même la preuve que notre demande est entendue, la pétition continue d'exister ! Elle a voulu me "rassurer". Et dire que ça fait des années que les femmes ne savent rien sur les tampons alors qu'il y a un risque d'attraper une infection mortelle… », conclut-elle.