Les médecins de La Réunion se mobilisent ! Selon une lettre envoyée au préfet de l’île par le Collectif des médecins de La Réunion, plus de 300 médecins et soignants de la région (soit un tiers du nombre global des professionnels de l'île) ont d’ores et déjà apposé leur signature sur la pétition demandant l’annulation de l’ouverture de la carrière de Bois Blanc.
En fait, la pétition avait été remise au cabinet du préfet dès début juillet, mais, au vu de l’insupportable mutisme de l’administration, les médecins ont pris la décision de médiatiser un peu plus l’affaire.
La pétition des médecins fait écho à celle déjà signée par plus de 10 000 habitants de l'île qui, eux aussi, s’opposent à ce projet de carrière.
La pollution des camions nocive pour la population
En quoi l’ouverture de ce chantier peut-il être un danger pour la population ? Tout simplement, les professionnels de la santé réunionnais craignent « une recrudescence de pathologies liées à l’allergie : asthme, atteintes ORL et ophtalmologiques, dermatites atopiques, eczéma de contact… » Ces pathologies seraient la conséquence des allers-retours des camions chargés de transporter les matériaux extraits de la carrière, à travers une zone habitée (trois communes sont concernées : Saint-Leu, Les Avirons, l’Etang-Salé). « Les rotations incessantes de 450 camions par jour, de 5 heures à 20 heures soit 15 heures par jour et pendant 5 ans, le long d’un axe routier déjà très encombré et qui deviendra totalement pollué (gaz d’échappement). Ceci favorisera à court terme l’apparition de troubles respiratoires, d’irritations bronchiques et à long terme, des pathologies respiratoires », expliquent les praticiens dans leur communiqué.
De plus, sont montrés du doigt les risques psychologiques d’une telle implantation. Selon eux, le stress sera également un problème à surveiller de près. « Les risques psychologiques liés à cette carrière sont certains et se manifestent déjà actuellement : agacement quotidien, anxiété liée à ce projet. »
Cette mobilisation sera-t-elle suffisante pour empêcher l’ouverture de la carrière de Bois Blanc ? Rien n’est moins sûr. Quoi qu’il en soit, c’est le préfet qui aura le dernier mot. Sa décision devrait être rendue dans les jours à venir. Motif d’espoir pour les médecins, selon la presse locale, un commissaire enquêteur avait rendu un avis défavorable quant à l’installation du chantier.