Depuis les premiers modèles, développés dans les années 1950, l'implantation de stimulateurs cardiaques est devenue une intervention de routine. Aujourd'hui, ces dispositifs sont petits, légers et leur batterie leur confère une autonomie de 7 à 15 ans. Cependant, un écueil persiste : les sondes qui relient le boîtier implanté sous la peau à la pointe du ventricule cardiaque. Celles-ci peuvent être source d'infections, ou simplement s'endommager. Pour s'affranchir de ces contraintes, des pacemakers sans fil ont été développés. Les résultats de tests menés ces derniers mois, publiés dans le New England Journal of Medicine ont été présentés lors du congrès annuel de la European Society of Cardiology, qui s'est tenu à Londre du 29 août au 2 septembre. Le Dr Jacques Gauthier, Président du Collège des cardiologues français, fait le point avec le Dr Jean-François Lemoine sur ces nouveaux dispositifs.
Une implantation peu invasive
Dépourvu de sondes, le stimulateur Nanostim, développé par la société St Jude Medical, est implanté directement dans le coeur. L'intervention, qui prend une demi-heure, n'est que peu invasive : le pacemaker qui se présente sous la forme d'un petit bâtonnet de 4 centimètres est introduit dans le ventricule droit via l'artère fémorale. Il est ensuite fixé au fond de la cavité cardiaque.
Depuis la première implantation, réalisée fin 2013, par des cardiologues grenoblois, un peu plus de 500 patients ont été équipés d'un stimulateur Nanostim. Les données recueillies durant un suivi individuel de 6 mois ont montré que le dispositif était efficace dans 93 % des cas. Des incidents ont cependant été recensés chez plus de 6 % des patients implantés, en majorité un déplacement du stimulateur ou une perfortation cardiaque. « Ces premiers résultats sont encourageants, commente Jacques Gauthier. Il faut cependant rester prudent : le recul est encore court et surtout les 1000 patients prévus dans l'essai clinique n'ont pas encore tous été implantés. »
Une technologie réservée à certains cas
Si les essais cliniques en cours qui évaluent la sécurité et l'efficacité du Nanostim, mais aussi d'autres modèles (par exemple le Micra, produit par Medtronic), s'avèrent concluants, des stimulateurs sans fil pourraient apparaître sur le marché dans les prochaines années. Mais cette technologie devrait rester, au moins dans les premiers temps, réservée à une petite frange des patients. « «vv »x
Quant à la question du retrait de ces modèles miniatures, en cas d'avarie ou de changement de pile, pour Jacques Gauthier il est « plus vraissemblable que l'on pose un nouveau stimulateur en laissant le précédent en place ». Une procédure qui ne poserait pas de problème d'encombrement, « le ventricule droit est très compliant », sourit le cardiologue.
Une technologie réservée à certains cas
Si les essais cliniques en cours qui évaluent la sécurité et l'efficacité du Nanostim, mais aussi d'autres modèles (par exemple le Micra, produit par Medtronic), s'avèrent concluants, des stimulateurs sans fil pourraient apparaître sur le marché dans les prochaines années. Mais cette technologie devrait rester, au moins dans les premiers temps, réservée à une petite frange des patients. « Ces pacemakers miniatures ne peuvent pour l'instant remplacer que les stimulateurs les plus simples, dont la fonction est de déclencher une stimulation à la pointe du coeur, prévient Jacques Gauthier. Cela représente 10 à 15 % des patients qui souffrent d'arythmies. »
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