C’est une première mondiale, les autorités sanitaires britanniques vont mettre en place un programme d’immunisation à grande échelle contre la méningite B pour les nouveau-nés.
Pourquoi une telle mesure ? La méningite B est, certes, une pathologie assez rare, mais elle est également potentiellement mortelle en moins de 24 h chez les plus jeunes.
On estime que quelque 1 000 personnes sont touchées chaque année par un méningocoque de sérogroupe B outre-Manche. En moyenne, 1 patient sur 10 risque la mort et une personne soignée sur trois aura d’importantes séquelles, comme une perte d’un membre ou des dommages cérébraux.
La maladie ferait près de 170 000 morts par an à travers le monde, selon les chiffres de l’OMS.
4 000 cas évités grâce au vaccin
C’est en mars 2014 que le Joint Committee on Vaccination and Immunisation (Comité mixte de vaccination et d’immunisation) avait donné son feu vert à l’organisation d’un programme national. Le vaccin Bexsero MenB avait été choisi, mais le laboratoire Novartis avait connu des retards de production, d’où la mise en service tardive. Ce dernier est homologué au sein de l’Union Européenne depuis l’année 2013.
« Ce vaccin pourrait prévenir jusqu'à 4 000 cas de méningites chez les enfants de moins de cinq ans au Royaume-Uni », explique Christopher Head, de la Fondation pour la Recherche sur la Méningite au Guardian. En effet, selon différentes études cliniques, Bexsero MenB serait capable de protéger l’organisme de la plupart des méningocoques de type B. « Cependant, nous devons rappeler au public qu'il existe encore certaines formes de la maladie qui ne sont pas couvertes par les vaccins. Il est donc essentiel que les gens soient encore conscients et attentifs aux symptômes de la maladie. »
En France, pas de vaccination systématique
En France, la vaccination systématique des nouveau-nés n’est pas prévue par les autorités sanitaires, bien que différents vaccins soient à disposition du grand public, notamment pour lutter contre les pneumocoques, très fréquents chez les plus jeunes.
Depuis décembre 2014, le vaccin Bexsero est remboursé par la Sécurité sociale à 65 %, pour les patients qui n’ont plus de rate ou souffrent d’un dysfonctionnement de cet organe, ainsi que pour ceux ayant subi une greffe de cellules souches. En revanche, le vaccin n'est pas pris en charge pour les autres personnes, y compris les enfants à partir de l'âge de 2 mois.
En revanche, dans certains cas, comme une fréquence élevée de la maladie durant une période, les autorités réagissent. Ainsi, en 2006, une grande campagne de vaccination avait été mise en place dans le département de Seine-Maritime.