Le monde mange moins. Mais l’activité physique a chuté dans une proportion plus importante encore. Ce décalage activité physique/alimentation est à l’origine de l’épidémie d’obésité, selon des travaux révélés par le college Royal Holloway de l’université de Londres (Royaume-Uni). Ils mettent en cause une modification profonde du mode de vie depuis 30 ans. Et nos habitudes alimentaires ne correspondent plus à notre nouvelle façon de vivre.
En 30 ans, au Royaume-Uni, le taux d’obésité a triplé. Sur la même période, la consommation de calories a chuté de 20 %. Un paradoxe apparent qui s’explique aisément, d’après les travaux du Dr Melanie Luhrmann : la sédentarité est en première ligne.
Hommes et femmes travaillent de plus en plus, expliquent les chercheurs londoniens. Mais la pénibilité a fortement chuté, et l’activité en dehors du travail également : entre transports en commun, usage de la voiture et télévision, les Occidentaux bougent de moins en moins.
L’autre problème, c’est la consommation de calories liée au travail. « Les personnes qui travaillent se tournent davantage vers des aliments tout prêts, par exemple en mangeant des plats préparés ou en mangeant dehors, résume le Dr Melanie Luhrmann. Ensuite, la prise de poids provient d’un déséquilibre calorique, c’est-à-dire que l’énergie consommée est supérieure à celle dépensée (…). Les gens ont revu leur consommation calorique à la baisse, mais pas suffisamment pour rattraper le déclin considérable de l’activité physique. Une partie de ce déclin provient d’une baisse d’activité au travail. » Pour être efficaces, les politiques de lutte contre l’obésité devraient donc tenir compte de l’importance du travail dans les comportements alimentaires.