L’arme fatale contre les moustiques ? Une équipe hollandaise a mis au point une nouvelle méthode pour éradiquer ces insectes vecteurs de maladies infectieuses comme le paludisme, la dengue ou le virus West Nile. Elle publie dans la revue de l’Académie américaine des sciences, PNAS, une description de ce possible suppléant à la moustiquaire imbibée d’insecticide.
Des espèces résistantes
La méthode développée par l’université de Wageningue (Pays-Bas) met à profit un revêtement électrostatique, utilisé à l’origine pour capturer les pollens véhiculés dans l’air. Un insecticide à base de deltaméthrine a été vaporisé sur ce système, censé lier les particules avec plus de force.
Pour vérifier l’efficacité de cette approche, les chercheurs ont utilisé 6 espèces de moustique anophèle ayant développé différents mécanismes de résistance aux insecticides de la classe des pyréthrinoïdes – dont la deltaméthrine fait partie – et provenant de diverses régions d’Afrique.
Origine des moustiques résistant aux pyréthrinoïdes testés dans l’étude. En vert, les espèces vulnérables. En rouge, les espèces résistantes. (Source : PNAS/Wageningen University)
Efficace en 5 secondes
La mortalité des moustiques résistants augmente de manière considérable avec le revêtement électrostatique : il « induit une forte mortalité lorsqu’une dose 15 fois inférieure de deltaméthrine est appliquée, et avec un temps d’exposition réduit à seulement 5 secondes », écrivent les auteurs. Selon les espèces, jusqu’à 100 % des moustiques sont tués, contre 10 % avec les approches habituelles.
« L’application de particules adhérant de manière électrostatique booste l’efficacité des insecticides recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé, même chez des moustiques résistant aux insecticides », concluent les auteurs.