« Avoir le cœur brisé. » Cette expression, le plus souvent utilisée après une déception amoureuse, pourrait finalement bien être un petit peu plus qu’une simple image. Comme l’expliquent des cardiologues de l’Hôpital Universitaire de Zurich (Suisse), le « cœur brisé » est en fait un stress émotionnel ou physique dont les symptômes peuvent être comparés à ceux de l’infarctus.
La cardiomyopathie de stress est le plus souvent observée chez les femmes ménopausées. C’est la première fois qu’une étude de cette ampleur est réalisée sur ce phénomène encore mal connu.
Plusieurs facteurs aggravants...
Pas moins de 1 750 cas ont été étudiés par 26 chercheurs de neuf pays différents, le tout, sous la houlette de deux cardiologues suisses pour ces travaux publiés dans le New England Journal of Medicine. 89,8 % des cas recensés étaient des femmes âgées en moyenne de 66,8 ans. Cette cohorte a permis de décrire de manière très précise le phénomène, et il s'avère que le syndrome du « cœur brisé » peut survenir à la suite d’une attaque cérébrale, d’une hémorragie cérébrale, mais peut également être provoqué par des crises d’épilepsie. Ces recherches ont également permis de détailler l’évolution de la maladie, et ses conséquences neurologiques et psychiatriques.
Si le phénomène avait déjà été identifié par différents travaux antérieurs (notamment par des japonais qui avaient baptisé le phénomène Takotsubo, "piège à pieuvre", en référence à la forme du ventricule qui rappelle les cylindres utilisés pour pêcher cet animal), jamais des chercheurs n’avaient été aussi loin. Dans cette étude, on apprend également que la mortalité du syndrome du cœur brisé est de 3,7 %. A titre de comparaison, la mortalité des crises cardiaques est de 5,3 %.
Si des recherches supplémentaires sont encore à prévoir pour mieux appréhender le phénomène, ces avancées vont faciliter la prise en charge des patients.