C'est une enquête (1) qui va faire parler ce matin à la machine à café. A un peu plus de trois mois de la généralisation de la complémentaire santé à tous les salariés du privé (prévue au 1er janvier 2016), l'assureur Swiss Life publie ce vendredi un point sur le niveau d’information des salariés.
Il dévoile leur perception des effets du nouveau dispositif par rapport à leur niveau de couverture santé actuel, ainsi que leur intérêt pour une éventuelle sur-complémentaire. Les résultats rapportés sont édifiants.
Une couverture collective mais limitée
Premier enseignement de l'enquête, près de la moitié des employés des entreprises de moins de 50 salariés (47 %) bénéficie déjà du dispositif.
Le défaut de couverture collective est plus important dans les entreprises de 1 à 4 salariés (61 %), dans le BTP (54 %) et plus largement, parmi les salariés disposant d’un contrat de travail temporaire (70 %).
Près d’un tiers des salariés (31 %) sans complémentaire santé collective ne sait pas précisément en quoi va consister ce nouveau dispositif. Dans le détail, les enquêteurs font remarquer que le niveau de connaissance du dispositif est d’autant plus fort que l’âge, le niveau de revenu et le niveau social des personnes interrogées sont élevés.
Preuve de cette méconnaissance, les deux tiers des salariés (65 %) concernés ignorent par exemple que leur couverture collective ne couvrira pas obligatoirement leurs ayants droit. L'ANI du 11 janvier 2013 n’impose il est vrai pas à l’employeur d’opter pour un contrat qui couvre également leurs ayants droit (enfants, conjoint).
Manque d'informations
Pour expliquer les raisons de cette méconnaissance, l'enquête souligne que toutes les petites entreprises concernées ne semblent pas encore avoir engagé le travail d’information et de concertation de leurs salariés. Ainsi, à peine un salarié sur trois a eu connaissance de la mise en place de ce dispositif par la direction (29 %) ou le service des ressources humaines (5 %) de leur entreprise. La plupart l’ont été via les médias (51 %), leurs collègues (12 %) ou leur organisme d’assurance (11 %).
De plus, près des deux tiers (62 %) des salariés ne bénéficiant pas encore d’un contrat collectif n’ont pas été consultés sur les conditions de la mise en place de ce dispositif. « Toutefois, ce chiffre se doit d’être relativisé du fait que la consultation des salariés sur le sujet n’est pas une obligation pour les entreprises », est-il écrit dans le communiqué de presse de Swiss Life.
La tentation d'une sur-complémentaire
Enfin, beaucoup de salariés sont dubitatifs quant aux bénéfices de ces contrats. Pour preuve, la majorité d'entre eux sans couverture collective estime que ce contrat collectif va, « soit diminuer leur niveau de couverture par rapport à une complémentaire santé individuelle (39 %), soit ne va rien y changer (24 %) ».
La majorité des salariés concernés (61 %) envisage aussi de souscrire une assurance santé supplémentaire « si le niveau de couverture qui leur sera proposé dans le cadre de leur contrat d’entreprise leur semblait insuffisant », conclut l'enquête.
(1) Swiss Life a mandaté l’Ifop pour réaliser un sondage auprès d’un échantillon national représentatif de 2 013 salariés en activité dans des entreprises du secteur marchand de 1 à 49 salariés.