Les exosquelettes ouvrent de grandes perspectives pour les patients paralysés. Espoir de pouvoir un jour remarcher, et espoir de vivre de nouveau une vie « normale ». Depuis quelques années, les travaux s’intensifient afin de mettre au point ces appareils à la technologie complexe.
Cette fois-ci, ce sont des chercheurs américains de l’université de Californie (UCLA) à Los Angeles (Etats-Unis), qui ont réussi la prouesse de refaire marcher un patient paraplégique depuis quelques années. Mais alors que les anciens exosquelettes étaient contrôlés par une télécommande, ce modèle-ci utilise une technologie non-invasive qui permet de stimuler la colonne vertébrale et donc de remettre les jambes en mouvement.
Mark Pollock, paraplégique depuis 3 ans
C’est la première fois qu’une personne paralysée retrouve suffisamment de contrôle sur son corps pour se mouvoir de nouveau. Mark Pollock, âgé de 39 ans, est paraplégique depuis 2012. Une chute du deuxième étage de son immeuble a irrémédiablement endommagé sa moelle épinière.
Mais cet Irlandais est une force de la nature. Aveugle depuis 1998, il avait été le premier non-voyant à rejoindre le pôle Sud. Cette force de caractère a été décisive pour les spécialistes en charge de cette expérience. Selon eux, le patient a fait d’énormes progrès en seulement quelques mois, à raison de plusieurs séances de stimulation de la moelle épinière hebdomadaires.
Car c’est de cette manière que fonctionne ce nouvel appareil. En fait, Mark est équipé d’électrodes placées sur des endroits stratégiques du corps, chargées de diffuser un courant électrique précis. Le but est tout simplement de réveiller les connexions endormies à la suite de la chute dont il a été victime. « Au cours des dernières semaines de l'essai, mon rythme cardiaque a frappé 138 battements par minute », explique-t-il. Ce fut un moment très excitant d'émotion pour moi, surtout après tout ce temps passé immobile ».
Une meilleure qualité de vie
« Il sera difficile d'amener les gens atteints de paralysie complète à remarcher en toute indépendance, mais le simple fait de pouvoir réaliser de nouveau certains mouvements devrait leur garantir une bien meilleure qualité de vie », précise Reggie V. Edgerton, l’un des principaux auteurs de l’étude.
En revanche, rien ne dit que cette technologie ne pourra pas être plus efficace sur des personnes grièvement blessées, mais qui ne sont pas complètement paralysées. « Il y a toutes les raisons de croire qu'ils auront la possibilité d'utiliser ces types d'interventions pour améliorer leur niveau de fonction », conclut-il.
Le Pr Edgerton estime qu'il faudra attendre « plusieurs années » avant que d’autres avancées majeures soient réalisées par les scientifiques. Bien que son laboratoire ait effectué d’incroyables progrès dans ce domaine, il avoue ne pouvoir travailler qu’avec un nombre réduit de patients, faute de ressources.