Le virus Ebola n'aura laissé qu'un court répit à la Sierra Leone. Le 24 août dernier, pour la première fois depuis plus d’un an, il n’y avait dans le pays plus aucune personne traitée pour la maladie à virus Ebola et aucun cas confirmé. L'évènement avait même donné lieu à des célébrations. Ernest Bai Koroma, le président sierra-leonais, était cependant resté prudent : « Ebola nor don yaet » (Ebola n’est pas encore fini). Il avait en effet rappelé qu'on ne pouvait pas considérer que la transmission du virus Ebola était terminée en Sierra Leone « tant que l’OMS n’a pas déclaré que 42 jours se sont écoulés sans nouveaux cas ». Ce décompte qui a commencé le mardi 25 août s'est subitement arrêté, trois jours plus tard.
Un cas isolé
Un nouveau cas d'infection a été detecté chez une femme décédée le 28 août en Sierra Leone, quatre jours après la sortie d'hôpital du dernier malade traité et guéri dans le pays. Selon Sidi Yaya Tunis, porte-parole du Centre national de contrôle d'Ebola (NERC), le nouveau cas d'Ebola testé positif est une femme de 67 ans décédée dans son village de Sella Kafta, dans la région de Kambia (nord-ouest).
Et la situation s'est rapidement dégradée, puisqu'un isolement de 21 jours a été décrété dans ce village. « Plus de 970 personnes sont en quarantaine, sous observation, en raison d’informations selon lesquelles elles auraient été en contact avec la femme décédée, testée positive après sa mort », explique un communiqué de la cellule de crise locale contre Ebola distribué aux journalistes et relayé par le quotidien Libération. Une mesure de sûreté qui correspond au temps d'incubation du virus et qui vise à éviter tout risque de propagation de la maladie.
Un vaccin à l'essai
Seule bonne nouvelle dans cette histoire, le NERC a aussi indiqué qu'une équipe de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) séjourne actuellement en Sierra Leone pour expérimenter un vaccin contre Ebola testé avec succès en Guinée. Elle doit se rendre justement à Kambia pour inoculer le vaccin aux contacts recensés dans la région pour prévenir toute contamination.
Pour rappel, cette épidémie qui a touché l'Afrique de l'Ouest est la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976. Depuis fin 2013, elle a fait environ 11 300 morts sur un peu plus de 28 000 cas recensés, pour l'essentiel en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, d'après l'OMS.