« Faut-il interdire le diesel ? » Questions directe posée à la Une de Libération pour préfacer la Conférence environnementale qui s’ouvre aujourd’hui à Paris. Question emblématique, rappellent les journalistes, parce qu’elle « résume l’équation délicate » entre « l’urgence écologique sanitaire » et la crise industrielle, entre les enjeux économiques et la santé publique.
La pollution tue et le moteur diesel est parmi les premiers accusés. Selon le ministère de l’Ecologie, les particules émises notamment par les moteurs diesels seraient à l’origine chaque année de 42 000 morts. Ces gaz d’échappement, souligne le quotidien, ont été classés comme « cancérogènes certains » par l’OMS. Outre le cancer du poumon, ils engendrent un risque accru de cancer de la vessie.
Chiffres implacables mais qui se heurtent à une réalité bien française. 60% du parc automobile est constitué de véhicules diesel. Ultraminoritaire sur la planète, les voitures diesel représentent 51% des ventes en Europe et 71% dans l’Hexagone. Difficile, dans ces conditions, de mettre un coup d’arrêt au diesel alors les constructeurs français calent. D’ailleurs, le maire adjoint PS de Paris chargé des questions de santé ne se fait pas trop d’illusions. « En avez-vous discuté avec le maire de Paris ? », demande le journaliste de Libération. « Le maire est sur d’autres priorités, comme la vitesse », répond Jean-Marie Le Guen. « Et avec le ministre de l’Ecologie ? », insiste le quotidien. « Pas de commentaire. Et cela m’intrigue », lâche le député socialiste en guise d'aveu.