Les sites de partage d’avis sur internet font déjà trembler restaurateurs et hôteliers, et bien, ce sont maintenant les directeurs d’établissements de soins qui risquent d’en faire des cauchemars. Comme le relate Le Parisien, un jeune papa a démissionné de son poste d’agent EDF pour développer Hospitalidee, le Trip Advisor du séjour médical.
Manque d’amabilité, nourriture exécrable, literie hors d’âge : voilà les commentaires que pourraient bientôt récolter cliniques et centres hospitaliers qui ne sont guère attentifs aux conditions d’accueil des patients. Car, comme l’explique le créateur d’Hospitalidee au Parisien, son site ne vise pas à évaluer la qualité des soins – « elle est globalement excellente en France », estime Loïc Raynal – mais bien tout ce qui va permettre au patient, ou à ses proches, de mieux vivre le séjour hospitalier.
Mis en ligne aujourd’hui, le site, qui est testé depuis le mois de juillet, arbore un design très doux, dans des tons de rose layette, qui s’explique peut-être par l’origine du projet : « J’allais devenir papa et je cherchais des informations sur les maternités (…). C’est là qu’est née l’idée », raconte Loïc Raynal.
Pour le contenu, le principe est simple, deux catégories : les « plus » et les « moins ». Comme souvent sur ce genre de sites, il semble que les patients mécontents soient plus prompts à se mettre au clavier pour venir partager leur expérience. Et comme sur les autres sites aussi, il va falloir faire de gros efforts pour « modérer » les avis déposés. Loïc Raynal le souligne, aucune attaque personnelle ne sera tolérée.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins n’est pas opposé au principe, mais Jacques Lucas, son vice-président, a tout de même demandé à rencontrer le créateur d’Hospitalidee. Il s’inquiète notamment de la validation de la véracité des témoignages. Mais contrairement aux sites dédiés aux hôtels et restaurants, on peut espérer qu’ici, les faux avis seront tout de même moins nombreux. Il semble en effet plus difficile de monter de toutes pièces les mésaventures d’une hystérosalpingographie que de médire sur une chambre d’hôtel jamais visitée.
Du côté des associations de patients, on se félicite de cette initiative, « les établissements de santé ont beaucoup à gagner à s’appuyer sur ces avis pour faire évoluer leurs conditions d’accueil au plus près des attentes de leurs patients », commente ainsi le Collectif interassociatif sur la santé (CISS).