Prise en charge de la ménopause, aide au sevrage tabagique, chirurgie… Les utilisations médicales de l’hypnose sont nombreuses. Celles dont l’efficacité est avérée se font plus rares. Dans un rapport évaluant l’intérêt de cette discipline, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ne distingue que 3 domaines sur 13 : le syndrome du côlon irritable, le stress post-traumatique et l’anesthésie. Pourquoidocteur se penche sur cette dernière application.
Eviter les hypnotiques
En anesthésie, c’est l’hypno-sédation qui est utilisée. Cette « sous-spécialité » consiste à substituer en partie les médicaments par l’hypnose. L’Inserm reconnaît son utilité dans l’extraction des dents de sagesse, la biopsie mammaire ou l’interruption de grossesse. A l’Institut Curie (Paris), elle est mise à profit depuis 2011 dans les cancers du sein. Une centaine d’interventions ont déjà été réalisées.
« L’hypno-sédation est possible dans les chirurgies pour lesquelles les techniques actuelles permettent une analgésie suffisante, résume le Dr Aurore Marcou, anesthésiste à l’Institut Curie. Elle combine une analgésie de la région opérée, une sédation intraveineuse et une mobilisation de la conscience par l’hypnose. Cette technique est là pour éviter d’utiliser des hypnotiques ; cela permet de faire des chirurgies éveillé, mais de placer la conscience dans un lieu de sérénité pour le confort du patient. »
Moins de médicaments
Le bénéfice est double : en plus de réduire le stress du patient, l’hypno-sédation permet de réduire le recours aux médicaments, ce qui est salué par le rapport de l’Inserm. Les patients eux aussi s’en disent assez satisfaits. « C’est une technique novatrice parce qu’elle propose au patient d’être acteur du soin, de vivre la chirurgie autrement, précise Aurore Marcou. On lui demande un effort de concentration, et en retour, il a le bénéfice de contrôler son confort et d’éviter tous les effets secondaires liés à l’anesthésie générale. Comme on diminue une bonne partie des médicaments, cela permet de récupérer plus rapidement. »
Et l’évaluation de la sécurité s’avère plutôt rassurante : aucun effet indésirable majeur n’a été signalé par les différentes études.