Les pollens d'ambroisie persistent en France, les rhinites se succèdent... Mais l’allergie reste mal connue, y compris des personnes qui en sont atteintes. D’après une enquête Ifop pour le laboratoire Stallergenes (1), les allergiques identifient mal les causes de leur mal, sa gravité et surtout les moyens de le traiter.
Dans l’ensemble, les sondés sont conscients du caractère sérieux d’une allergie. L’immense majorité affirme que cette maladie n’est pas bénigne (91 %) et la moitié (45 %) comprend qu’il s’agit d’une intolérance à certaines substances. Les deux tiers d’entre eux pensent même qu’elle peut s’aggraver progressivement, et provoquer d’autres allergies. Une lucidité qui pourrait s’expliquer par les répercussions sérieuses de cette maladie sur la vie quotidienne.
Un dysfonctionnement du système immunitaire
Pourtant, seuls 16 % des personnes allergiques savent que leur maladie est liée à un dysfonctionnement du système immunitaire. « Le système immunitaire sert, d’une part, à la défense de l’organisme contre les agents pathogènes, les microbes, les tumeurs, et, d’autre part, à la tolérance du soi et des substances extérieures, rappelle dans un communiqué le Pr Jocelyne Just, chef du service d’allergologie pédiatrique de l’hôpital Trousseau (Paris). Le dysfonctionnement du système immunitaire provoque une allergie par le mécanisme de "rupture de la tolérance naturelle". Chez une personne allergique, une rupture de la tolérance à certaines substances, comme par exemple les acariens ou les pollens, se produit. Ces substances deviennent alors des allergènes. Leur présence provoque une inflammation anormale responsable de symptômes qui peuvent être localisés à différents endroits : nez, bronches… »
L’immunothérapie ignorée
Cette méconnaissance pourrait s’expliquer par le recours massif au médecin généraliste : 54 % le consultent en cas de doute. Seuls 34 % se tournent vers l’allergologue. Ce sont surtout les femmes, les moins de 35 ans et les membres de la classe « professions libérales et cadres supérieurs » qui se rendent chez ce dernier.
Et comme le rappelle Christine Rolland, directrice de l’association Asthme & Allergies, « un diagnostic précoce, dès l’identification des premiers symptômes, permet d’agir efficacement sur la maladie allergique et d’éviter son aggravation vers des formes sévères. »
C’est également l’allergologue qui peut proposer un traitement efficace sur le long terme, dont seuls 31 % des sondés savent qu’il existe.
Pourtant, une technique telle que l’immunothérapie a prouvé son efficacité, bien qu’elle soit encore mal connue. Ainsi, les trois quarts des Français allergiques savent qu’elle améliore la qualité de vie. Mais 49 % ignorent qu’elle soulage les symptômes, et ils sont presque aussi nombreux à ne pas savoir qu’elle agit à long terme sur ceux-ci.
(1) Enquête Ifop réalisée pour le laboratoire Stallergenes par questionnaire téléphonique auprès de 523 personnes souffrant d’allergies respiratoires, extraites d’un échantillon de 1 990 personnes, représentatif de la population française.