Obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste est devenu une vraie gageure, qui tourne vite au parcours du combattant dès lors que vous résidez loin d'un centre urbain. Mais bientôt, le pensum des millions de porteurs de lunettes que compte la France pourrait prendre fin. Du moins, si les mesures préconisées par un rapport de l'IGAS se concrétisaient, relate Le Parisien.
C'est Dominique Voynet, aujourd'hui inspectrice générale des Affaires Sociales, qui, à la demande du ministère de la Santé, s'est penchée sur l'épineuse question des consultations ophtalmologiques. L'objectif affiché par Marisol Touraine est ambitieux : « réduire de moitié le délai moyen constaté pour une prise de rendez-vous avec un ophtalmo d'ici 2017 ». Il oscille aujourd'hui entre 60 et 111 jours en moyenne, rappelle Le Parisien...
Avant d'émettre ses recommandations, l'ancienne ministre de l'Environnement a dressé le bilan et, sans surprise, il est inquiétant. Les ophtalmologues sont trop peu nombreux, âgés et, bien entendu, inégalement répartis sur le territoire.
Des mesures ont déjà été prises pour tenter d'améliorer la situation – augmenter le nombre de diplômés en ophtalmologie ou reculer la limite d'âge pour exercer par exemple –, mais cela n'y suffira pas. Du moins pas tout de suite. Dominique Voynet appelle donc à des mesures fortes.
Le rapport recommande ainsi d'aller encore plus loin dans la délégation de tâches, qui permet déjà aux orthoptistes salariés dans un cabinet d'ophtalmologie de réaliser les bilans visuels, le médecin ophtalmologiste étant ensuite en charge de la prescription. Si la mesure, testée avec succès dans certains départements, n'est pas du goût de tous les ophtalmologistes, Dominique Voynet souhaite tout de même la renforcer. Désormais, les orthoptistes libéraux pourraient entrer dans le dispositif, ils pourraient "télétransmettre" les bilans à des ophtalmos prescripteurs.
Le rapport suggère également d'élargir les compétences des opticiens. Leur cursus pourrait cependant être allongé, avec l'ajout d'une année d'étude "moins commerciale" et "plus physiologique".