Les heures défilent sur l’horloge, mais le sommeil ne vient pas. 15 % de la population française souffre d’insomnie d’après le baromètre Santé 2010. Et si l’on en croit une étude parue dans le British Journal of Health Psychology, les personnes qui contrôlent mal leurs émotions sont les plus à risque de développer ce trouble du sommeil.
2 300 adultes suédois ont participé à ces travaux. Ils ont rempli des questionnaires sur leur capacité à gérer leurs émotions, leurs difficultés à s’endormir. L’analyse immédiate n’a pas mis en évidence de lien entre ces deux éléments. Mais le suivi à 6 mois révèle des changements dans la qualité du sommeil. Les volontaires qui perdent la capacité à contrôler leurs états d’âme sont les plus à risque de souffrir d’insomnie, surtout sous sa forme chronique.
« Ces résultats sont importants parce que, même si l'étendue des effets est limitée, ils suggèrent que le fait d'enseigner des stratégies de régulation des émotions pourrait peut-être aider à prévenir les cas d'insomnie et faire reculer le risque d'insomnie chronique », explique le co-auteur de l'étude, Markus Jansson-Fröjmark, de l'université suédoise d'Örebro, à Relaxnews.
Un danger pour les coronaires
Quand l'insomnie se déclare, il est important de la traiter, car ses effets néfastes sur l'organisme sont nombreux. Une autre étude, également parue cette semaine, montre que les troubles du sommeil sont associés à une dégradation de l'état des artères coronaires. Le suivi de 47 000 patients révèle une présence accrue de calcium – signe de rigidification artérielle – chez les petits dormeurs (moins de 7 heures), mais aussi chez les gros dormeurs (9 heures ou plus). La durée du sommeil n'est pas le seul paramètre à retentir sur le système cardiovasculaire : la présence de calcium est augmentée de 20 % chez ceux qui déclarent avoir un sommeil de mauvaise qualité.
Un traitement non médicamenteux des insomnies est possible. Une étude, parue dans Sleep, démontre qu’une heure de thérapie cognitivo-comportementale (TCC) suffit à faire disparaître l’insomnie pour 73 % des participants. Pour cela, le trouble doit être pris en charge dans les trois mois suivant la survenue des symptômes, recommandent les auteurs de cette petite étude (40 participants).