On l’appelle communément la maladie de la langue bleue, mais son véritable nom est fièvre catarrhale ovine. Plusieurs cas de cette maladie viennent d’être détectés dans l’Allier, sur des vaches et des moutons, dans une région d’élevage située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Clermont-Ferrand.
Non transmissible à l’homme
La fièvre catarrhale ovine est une maladie infectieuse exclusivement animale. Elle touche les ruminants d’élevages tels que les moutons, les vaches et les chèvres, et parfois sauvages, comme le cerf ou le chevreuil. Le virus est transmis par des moucherons piqueurs du nom de Culicoïdes, semblables aux midges du nord de l’Europe.
« Cette maladie n’est pas transmissible à l’homme et n’affecte pas la qualité des denrées, que ce soit la viande ou le lait », tenait ainsi à rappeler hier le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, soucieux de limiter l’impact économique pour les éleveurs. « Elle ne représente un danger ni pour les citoyens, ni pour les consommateurs », insiste-t-il.
Campagne de vaccination
Il faut dire que la dernière épidémie française, de 2008 à 2010, avait eu d’importantes répercussions économiques pour les éleveurs : une baisse de 15 % de l’activité à l’export pour la filière bovine et de 24 % pour la filière ovine. D’où une réaction très rapide des autorités : des mesures de surveillance et de confinement ont été mises en place, dans un rayon de 150 km autour du foyer détecté.
Le ministère annonce par ailleurs le lancement d’une campagne de vaccination, avec 1,3 million de doses de vaccin disponibles dès la semaine prochaine, et la mise en place de mesures d’indemnisation pour les éleveurs concernés. Pour l’heure, une cinquantaine de cas a été identifiée : 27 vaches et 6 moutons au sein de l’exploitation touchée, et 14 cas supplémentaires à proximité immédiate.
Éviter une épidémie
La maladie de la langue bleue s’avère rarement mortelle chez les bovins, n’occasionnant souvent qu’une fièvre passagère. Chez les moutons, en revanche, elle se traduit généralement par une importante perte de poids, une inflammation des muqueuses – avec un bleuissement occasionnel de la langue – et une mortalité élevée. La durée d’incubation est d’une semaine en moyenne, deux au maximum.
D’origine africaine, la fièvre catarrhale tend à remonter vers le sud et l’ouest de l’Europe depuis une cinquantaine d’années. La maladie identifiée dans l'Allier est dite de sérotype 8. C'est la même souche que lors de la dernière épidémie connue, qui avait frappé en France, en Allemagne et au Benelux entre 2006 et 2010. La rapide mise en place des mesures de protection et de vaccination a pour objet d’éviter que cet épisode ne se reproduise.