Nicolas Revel, le directeur général de l’Assurance maladie, était attendu de pied ferme ce samedi à la 21e université d’été de la CSMF (1), le principal syndicat de médecins libéraux. Le patron de la CNAMTS (2) n’y est pas allé avec le dos de la cuillère dans ses échanges avec les médecins.
+10 % en quatre ans pour les généralistes
Devant ces syndicalistes qui demandent une revalorisation de la consultation du généraliste avec un tarif de base à 30 euros (contre 23 aujourd’hui), il a soutenu que les revenus des praticiens avaient augmenté.
En affirmant devant une salle médusée : « Les revenus bruts (hors charges diverses) de l’ensemble des médecins libéraux ont augmenté de 9,3 % entre 2010 et 2014. Cette évolution est même de +10 % pour les généralistes », a-t-il ajouté.
Une perception différente chez les médecins
Afin d'éviter la colère de son auditoire, il a toutefois tempéré : « Je rappelle ces chiffres tout en étant conscient qu’il ne s’agit pas des revenus nets des médecins, et surtout, j'ai conscience que votre perception est différente ».
Ainsi, Nicolas Revel n'a pas hésité à reconnaître l'alourdissement de la charge de travail dans les cabinets médicaux, « avec de plus en plus de patients atteints de maladies chroniques, et les accompagnements fréquents de malades polypathologiques ».
Enfin, il est revenu sur les tâches administratives des médecins, qui « ont augmenté ces dernières années », a-t-il admis. Pour ceux sans secrétariat médical, cette paperasse peut prendre « jusqu’à 1 h 30 par jour, soit 10 à 15 % de leur temps », a-t-il précisé (Source : IRDES). Sans rien proposer pour la diminuer...
Rendez-vous pris après le 12 octobre
Nicolas Revel a donc eu du mal à trouver les mots pour apaiser les cadres confédéraux. Il a pourtant tout tenté, allant même jusqu'à dire : « Toutes les revendications des médecins sont légitimes, aucune ne me pose problème ».
L'espoir pour l'assistance n'a cependant duré qu'une seconde puisqu'il a poursuivi en disant : « On ne pourra néanmoins pas tout prendre car on ne pourra pas tout financer ».
A titre d'exemple, il a rappelé que faire passer le tarif de base de la consultation de 23 à 25 euros coûterait à l'Assurance maladie 550 millions d'euros. Une somme loin d'être anodine pour cette branche de la Sécurité sociale qui doit déjà faire face à un déficit de 7,2 milliards d'euros. Dans ce contexte, Nicolas Revel a préféré repousser l'échéance. « Cette négociation sur les tarifs médicaux n’aura lieu qu’après les élections professionnelles aux URPS (3) » qui s'ouvriront bientôt et jusqu’au 12 octobre, a-t-il conclu.
(1) Confédération des Syndicats Médicaux Français
(2) Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés
(3) Union Régionale des Profesionnels de Santé