Pour lutter contre les délais d’attente en ophtalmologie, la ministre de la Santé retrousse ses manches. Marisol Touraine a annoncé ce 11 septembre deux mesures de modernisation de l’offre de soins dans ce domaine. Elles seront ajoutées au projet de loi de santé, débattu ce 14 septembre au Sénat.
Les tâches seront mieux réparties entre ophtalmos, orthoptistes et opticiens. Les premiers gardent leur rôle de référent. Mais les seconds pourront s’installer dans un cabinet d’ophtalmologie et réaliser les bilans de la vue, ensuite validés. Les troisièmes seront autorisés à effectuer des renouvellements de lunettes et de lentilles avec plus de souplesse.
Le Syndicat National des Ophtalmologues de France (SNOF) accueille avec satisfaction les mesures proposées par Marisol Touraine. Il faut dire que les délais d’attente, non seulement exorbitants, semblent s’allonger sans cesse.
Fin de la pénurie en 2025
En moyenne, un patient doit patienter 108 jours – soit près de 4 mois – avant d’obtenir un rendez-vous. Mais cette estimation cache une réalité plus sombre : dans certaines régions, l’attente dépasse un an. La faute à un nombre trop faible de spécialistes et à une demande croissante. Et comme le démontre régulièrement le SNOF, les concentrations sont extrêmement variables.
Mais à en croire le Syndicat, les mesures présentées par la ministre devraient mettre fin à la pénurie. C’est en tout cas ce qu’annonçaient les projections de janvier dernier : d’ici 2025, le manque de praticiens ne devrait être qu’un mauvais souvenir. La délégation de tâches, testée dans la région Pays-de-la-Loire, a permis de réduire de 9 mois à 15 jours le délai d’attente moyen. Ce succès a eu un autre bénéfice pour les patients : la consultation est passée à 23 euros, contre 28 d’ordinaire.