Depuis ce mardi 15 septembre, les autotests de dépistage du VIH sont disponibles dans les pharmacies françaises. Il s’adresse surtout aux personnes à risque qui ne se dirigeront pas vers un centre de dépistage anonyme et gratuit ou un médecin. L'objectif est d'améliorer le dépistage des 30 000 séropositifs qui s’ignorent. Mais comme tout outil de dépistage, l’autotest VIH présente quelques limites et avantages.
Les avantages
Simple d'utilisation. A partir du prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt, l’autotest VIH permet de donner un résultat fiable à 99 % en 15 à 30 minutes. Comme pour un test de grossesse, l’utilisateur lit et interprète le résultat lui-même.
Outil supplémentaire. Accesible à tous, l'autostest n'a pas vocation à remplacer les tests classiques réalisés en laboratoire. Il doit surtout favoriser le dépistage des patients les plus à risque et les plus éloignés du dépistage.
Un accompagnement. Face aux inquiétudes soulevées par ce test, le laboratoire et les associations comme AIDES ont collaboré. Toutes les notices indiquent le numéro vert de Sida Info Service disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 (1) pour conseiller les usagers réalisant le test ou accompagner ceux découvrant leur séropositivité.
Fiabilité. L'autotest VIH conçu par la société AAZ est le seul à avoir obtenu le marquage CE assurant de la qualité et de la fiabilité de l’outil. Il pourra être acheté sur sur le site internet des pharmacies autorisées à vendre en ligne des médicaments, ce qui devrait éviter l’achat sur des sites frauduleux ou non surveillés et l’utilisation de tests défectueux.
Les inconvénients
Le prix. Jugé prohibitif par de nombreux professionnels de santé et associations, l'autotest est vendu entre 25 et 28 euros et il n'est pas remboursé par la sécurité sociale. Du coup, il ne sera pas accessible à une frange de la population justement visée, telle que les jeunes, les migrants ou les personnes peu aisées.
Le délai. Pour obtenir un résultat fiable, le test doit être réalisé 3 mois après une situation à risque tandis qu’un test en laboratoire peut être fait dans les 6 semaines. Les faux positifs. Si le résultat est positif, il devra être confirmé par un second test prescrit par un médecin ou effectué en centre de dépistage anonyme et gratuit.
L’annonce du diagnostic. Ce sujet soulève de nombreuses questions. Comment réagira l’usager seul à son domicile face à sa séropositivité ? Ira-t-il jusqu’au bout de la démarche pour confirmer son résultat par un test classique ?
Des sites, des lignes téléphoniques, des permanences dans les associations ont été prévues pour ne pas laisser la personne isolée. Mais il faudra qu'elle franchisse le pas pour demander un accompagnement.
(1) Pour toute information, ou en cas de doute sur la réalisation ou l’interprétation du résultat du test, contactez Sida Info Service au 0 800 840 800