Au delà des risques bien connus de cancer et de maladies cardiovasculaires qu’elle comporte, la cigarette est aussi l’ennemie numéro 1 d'une bonne dentition.
C'est l’une des plus grandes études réalisées sur le sujet qui vient d'être publiée dans la revue Journal of Dental Research. Des chercheurs de l’Université de Birmingham et l’Institut allemand de Nutrition Humaine révèlent que la probabilité de perdre ses dents lorsque l’on fume est particulièrement importante.
Jusqu'à 3,6 fois plus de risque
S’appuyant sur le cas de 23 376 sujets, l’équipe chiffre d’ailleurs très précisément ce risque. Ainsi, les fumeurs auraient 3,6 fois plus de chances de perdre leurs dents que les non fumeurs. Pour les fumeuses, cette probabilité serait « seulement » de 2,5 fois plus élevée.
En France, 80% des plus de 35 ans souffrent d’une maladie « parodontale », affectant leurs gencives et ligaments alvéolo-dentaires, et pouvant à terme entraîner un déchaussement des dents. Lorsque l’on fume, le risque de développer une pathologie de ce type augmente, comme le rappelle l'étude.
Le problème, c’est que fumer rend aussi les symptômes plus difficiles à détecter, en masquant, dans certains cas, les saignements de la gencive. La maladie peut alors être prise en charge trop tardivement.
Jeunes et moins jeunes
Autre résultat marquant : parmi les participants, les chercheurs ont noté des différences significatives selon l’âge et la quantité de tabac consommée quotidiennement. Il apparaît assez logiquement que plus l'on fume, plus le risque est élevé.
Plus surprenant peut-être, alors que les maladies parodontales se retrouvent surtout chez les plus de 75 ans dans la poulation générale, chez les fumeurs, les plus jeunes sont tout aussi affectés que les plus âgés. Un argument de poids, selon les auteurs de l'étude, pour les inciter à arrêter le tabac le plus tôt possible.