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Examen du Projet de loi Santé

Cabines de bronzage : pourquoi le Sénat veut les interdire

Par Julian Prial

Dans le cadre de l'examen du Projet de loi Santé, le Sénat vient de décider l'interdiction des cabines de bronzage à UV, contre l'avis du gouvernement.

DURAND FLORENCE/SIPA

Il pleut sur toute la France ce mercredi. Certains d'entre vous, en manque de soleil, en profiteront peut-être pour s'offrir une séance d'UV artificiels. Une pratique menacée puisque le Sénat a interdit les cabines de bronzage dans la nuit de mardi à mercredi. 

« Le rôle nocif de ces cabines, dans l'apparition des cancers de la peau, est scientifiquement établi par le Centre international de recherche sur le cancer (qui l'a classé dans le groupe des agents cancérogènes certains pour l'homme) », a déclaré le sénateur Jean-François Longeot (UDI-UC) dans des propos rapportés par l'Agence France Presse (AFP). 

Les dermatologues déçus de la réglementation actuelle

Cette mesure va sans aucun doute satisfaire le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV) qui réclame depuis longtemps une telle interdiction, mettant en avant les risques sanitaires.
L'exposition aux UV artificiels a en effet été reconnue comme l'une des principales causes de la forte augmentation des cancers cutanés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui déconseille l'utilisation des cabines de bronzage depuis 2003.
Et en France, le nombre de mélanomes – la forme la plus agressive des cancers cutanés – a triplé entre 1980 et 2005 : 9 780 nouveaux cas et 1 620 décès ont été dénombrés par les réseaux de l'institut national de veille sanitaire (InVS) en 2011.
D'après une estimation publiée en 2012 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), les lampes à bronzage seraient ainsi responsables, en France, de 19 à 76 décès annuels par mélanome cutané.

Marisol Touraine veut les interdire aux mineurs

Cette interdiction a toutefois peu de chance d'être confirmée lors du retour du texte devant l'Assemblée nationale, à gauche, puisque le Sénat, à droite, en avait déjà fait la demande le 22 juillet devant la commission des Affaires sociales. La proposition avait été rejetée. 

A l’occasion de la dernière Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau, la ministre de la Santé avait en plus souligné que Projet de loi de santé contenait déjà « une série de mesures pour durcir les règles ». Celles-ci prévoient notamment une information renforcée dans les centres de bronzage sur les risques liés à l'utilisation des cabines UV. Et leur accès sera désormais interdit aux mineurs, tout comme leur promotion et leur vente aux particuliers. Quant aux professionnels, seuls habilités, ils devront recevoir une formation obligatoire avant toute commercialisation.